Le gouvernement s’attaque au gaspillage ou veut s’en donner l’allure. La destruction des invendus non alimentaires (vêtements, électroménager, produits d’hygiène ou de beauté…) va être interdite d’ici deux à quatre ans en France, a annoncé mardi 4 juin Édouard Philippe.
Bientôt une loi pour interdire la destruction d’invendus non alimentaires en France
Le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé mardi 4 juin que l’interdiction d’élimination des invendus serait l’une des mesures clés du projet de loi « Économie circulaire » qui devrait être étudié par le conseil des ministres début juillet 2019 pour éviter le gaspillage(1).
Et de préciser : « les producteurs, importateurs et distributeurs de produits non alimentaires neufs auront interdiction d’éliminer tous les invendus de produits neufs encore utilisables ». Et ce d’ici deux à quatre ans.
Pour lutter contre le #gaspillage et favoriser le don et le recyclage de produits, il sera bientôt interdit de jeter les invendus non-alimentaires ?https://t.co/WxP2zGcbVk
— Gouvernement (@gouvernementFR) 5 juin 2019
Pour rappel, cette annonce fait suite à la polémique née après l’émission Capital de la chaîne M6 qui avait dénoncé les pratiques d’Amazon. Un journaliste s’était fait embaucher comme manutentionnaire dans l’entrepôt de Saran (Loiret) et avait filmé en caméra cachée de gros conteneurs destinés à la destruction d’objets divers (machines à café, téléviseurs, jouets…).Or, ces objets sont tous neufs. Au total, l’entreprise détruit chaque année pas moins de 3 millions d’invendus, rien qu’en France.
Plus de 600 millions d’euros de produits non alimentaires neufs et invendus jetés ou détruits par an
Selon le Premier ministre, plus de 600 millions d’euros de produits non alimentaires neufs et invendus sont jetés ou détruits chaque année. Grâce à cette loi, une « première mondiale », selon Édouard Philippe, les objets (couches, machines à café, téléviseurs, jouets) devront être réemployés, via des dons à des associations par exemple, ou recyclés (via un désossage pour récupérer les composants et matières qui pourront être utilisés dans la fabrication de nouveaux produits). Et il conclut : « c’est un gaspillage qui choque, d’autant plus que des acteurs ont montré qu’on pouvait faire autrement. »
Et bilan du gaspillage alimentaire n’est guère plus élogieux :
Reste à voir si la mesure sera efficace dans les faits. Si la loi sur le gaspillage alimentaire a su faire évoluer les pratiques, elle n’a pas éradiqué certains abus notamment dans la grande distribution ou la restauration collective. Dernier scandale en date : l’immense gâchis découvert dans les cantines de la Défense.
Illustration bannière : Déchets textiles – © Vitaliy Kyrychuk
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