L’arrêt du recours aux pesticides se fait alors même que certains d’entre eux continuent d’être autorisés par la réglementation.
Pesticides en forêt : l’ONF montre l’exemple
Preuve que les temps sont durs pour les producteurs et vendeurs de pesticides, l’Office national des forêts (ONF) a annoncé la fin du recours aux pesticides. Et les forêts ONF, ce n’est pas rien : on parle tout de même de 11 millions d’hectares. Les herbicides, insecticides et fongicides n’y ont donc désormais pas droit de cité.
« La préservation de l’environnement et de la biodiversité figure parmi les grandes priorités de l’ONF. […] Les ambitions de la transition écologique appellent dès maintenant à de nouveaux choix », fait savoir l’organisme, qui rappelle avoir mis un terme au recours au glyphosate en 2018.
Les pesticides en forêt nuisent à la faune
La science nous livre d’ailleurs d’importants arguments contre l’utilisation de pesticides dans les forêts. Selon une étude publiée en mai 2019 dans la revue Oecologia, le recours à des insecticides censés combattre les moustiques porteurs de maladies au Costa Rica n’a fait qu’empirer le phénomène : l’insecticide a tué les prédateurs des moustiques, mais pas les moustiques eux-mêmes, qui ont su s’adapter et se multiplier encore plus. Une autre étude, réalisée en Espagne en 2006, a montré que l’épandage d’anti-tiques en forêt à raison de 5 kg/ha sur une superficie de 1.500 ha a amoindri l’état physique global des moineaux vivant sur le territoire traité.
Enfin, exemple le plus récent : le 19 octobre 2019, les médias indiens ont relaté les résultats de l’autopsie d’une tigresse morte dans l’État d’Uttar Pradesh, alors qu’elle n’avait pas de plaies et semblait être en forme. Sa mort est en réalité intervenue suite à l’ingestion de pesticides.
Illustration bannière : Une fourmi dans une forêt sans pesticides – © Kevin Wells Photography
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