Le méthane a un pouvoir réchauffant 82 fois plus important que le CO2, ce qui fait que sa libération dans l’atmosphère, même en petites quantités, est désastreuse pour l’environnement. Or, la fonte du permafrost qui en contient d’énormes quantités, pourrait bientôt franchir un point de non-retour selon des chercheurs britannique.
La fonte du pergélisol est inéluctable
En Norvège, Suède, Finlande et tout au nord de la Russie, d’importantes étendues de terre sont constituées de pergélisol – aussi appelé permafrost en anglais -, cette terre qui reste gelée toute l’année durant et qui renferme d’importantes quantités de méthane. Or, le réchauffement climatique précipite son dégel, chose qui n’était jamais arrivée avant. Résultat : le méthane et le CO2 qui y sont emmagasinés se libèrent dans l’atmosphère, créant un effet boule de neige.
C’est dans la fonte du pergélisol qu’il faut sans doute voir le facteur le plus important de réchauffement climatique dans les années et décennies à venir. Il faut savoir que dans le pergélisol sont séquestrées 37 à 39,5 gigatonnes de carbone, soit le double de la quantité stockée dans l’ensemble des forêts européennes. Même une fonte légère de la couche supérieure du pergélisol libère donc dans l’atmosphère des quantités importantes de méthane. Le phénomène est d’autant plus inquiétant qu’on sait que le méthane a un pouvoir réchauffant 82 fois plus important que le CO2. En d’autres mots, il en faut beaucoup moins pour réchauffer l’atmosphère d’autant.
Lire aussi : La fonte du permafrost, un coût du réchauffement climatique à revoir à la hausse
Le point de non-retour plus imminent
D’après les projections réalisées par l’équipe de Richard Fewster, le pergélisol disparaîtra en Norvège, Suède et Finlande d’ici 2040, que l’on soit sur le scénario de réchauffement climatique « moyen » ou « dégradé ». Même si des actions sont engagées pour limiter le réchauffement climatique au maximum, d’ici 2090 le pergélisol aura fondu considérablement, et d’importantes quantités de méthane auront été libérées.
En Russie, par exemple, seuls 13,9 gigatonnes de carbone devraient se maintenir dans le pergélisol à cette échéance dans le meilleur des cas(1).
Cette étude arrive moins d’un mois après une autre estimation terrifiante, cette fois-ci concernant l’ampleur de la libération dans l’atmosphère de méthane aujourd’hui. Fin février 2022, l’Agence internationale de l’énergie estimait en effet que 135 millions de tonnes de méthane s’échapperaient dans l’atmosphère tous les ans. Et cela, uniquement dans la chaîne de valeur des énergies fossiles.
Illustration bannière : Le permafrost ou pergélisol en français – © R. Vickers
A lire absolument
Si c’est comme les canicules à répétition…
Que voulez-vous dire pilet61 ??? Vous n’avez pas compris l’article ou vous faites semblant ?