La fonte des glaciers pourrait faire réémerger en surface un danger inattendu : les résidus d’incidents nucléaires civils et de tests militaires de jadis…
De la cryoconite radioactive dans les sédiments des glaciers
Réchauffement climatique oblige, la fonte des glaciers ne cesse de s’accélérer. Mais du fait de leur recul, c’est une nouvelle menace, des plus inattendues, qui se révèle : la radioactivité ! En effet, les sédiments au sommet des glaciers agissent en quelque sorte comme une éponge.
C’est pourquoi ils ont concentré, au fil du temps, les retombées radioactives dues tant aux tests militaires qu’aux accidents nucléaires civils.
Ainsi, une équipe internationale de scientifiques a découvert la présence d’une substance radioactive, la cryoconite, au sein de 17 glaciers, en Arctique comme en Antarctique(1). Un tel niveau de radioactivité ne se constate en général que dans une zone d’exclusion nucléaire.
Sans être dangereux en soi, il ne saurait être ignoré. Les sédiments ont accumulé à travers le temps les radionucléides (des éléments chimiques contaminés) quand ceux-ci sont tombés de l’atmosphère dans la neige. Avec la fonte des glaces, ils pourraient contaminer les lacs et les sols et peut-être la chaîne alimentaire.
Trois fois la glace des Alpes qui fond, chaque année
En un demi-siècle, les glaciers ont déjà perdu, dans leur fonte, 9.625 milliards de tonnes de glace. Un mouvement qui s’est accéléré au cours de ces trois dernières décennies.
Conséquence directe : le niveau de la mer s’est déjà élevé de 2,7 cm, selon une étude réalisée par les chercheurs de l’université de Zurich, publiée dans la revue Nature(2).
La fonte des glaces représente actuellement 25 à 30 % de l’augmentation du niveau de la mer à l’échelle mondiale.
Au total, les chercheurs ont étudié 19.000 glaciers à travers le globe. Seuls les glaciers d’Asie du Sud-Ouest ont gagné en volume, quand ceux d’Alaska, de Patagonie et de l’Arctique ont le plus contribué à cette fonte massive ; les glaciers des Alpes n’ayant pour leur part, toujours selon les chercheurs, joué qu’un rôle mineur.
Certains glaciers devraient avoir entièrement fondu avant la fin du siècle, d’autres « continueront à contribuer à la montée du niveau marin après 2100 ». Globalement, chaque année, c’est l’équivalent de trois fois le volume de glace stocké dans l’ensemble des Alpes européennes qui fond, soit 335 milliards de tonnes par an.
Illustration bannière : le glacier Margerie en Alaska -© lumbi
A lire absolument
Articles bourré d’approximations, qui n’est même pas fidèle aux propos de l’auteur de l’étude. Un peu de lecture pour les esprits critiques
sebastien-billard.fr/tacticool/index.php?post/2019/04/12/Glaciers-radioactifs