Cette fois David aura bien été battu par Goliath. La mise aux enchères la semaine passée pour les 100 prochaines années de quelque 120 hectares de peupliers, frênes, chênes et érables à sucre n’aura pu être empêchée, malgré une offre moitié plus élevée.
Selon les règles de l’État de l’Indiana, seuls les acheteurs de bois seraient autorisés à soumissionner pour les ventes de bois. La législation locale exige en effet que les acheteurs et leurs agents obtiennent une licence et que l’acheteur agréé soit également cautionné.
Pour tenter de contourner cet obstacle technique, les défenseurs de l’environnement s’était alliés à Daniel Antes, fondateur de la société Distinctive Hardwood Floors dans le comté de Brown. Celui-ci a également fait une offre au nom de Bobby R. Bartlet, une entreprise de meubles en bois massif. Ils étaient prêt à payer 150.000 dollars pour que les arbres ne soient pas abattus, mais conservés pour les 100 prochaines années.
Il a toutefois été estimé par les autorités locales que Bartlet n’étant pas un acheteur de bois agréé, son offre ne pouvait pas être acceptée dans le processus d’appel d’offres.
Des mois d’effort pour sauver une forêt ancienne
Les manifestations et la tentative de dernière minute lors de la vente aux enchères ne sont que les derniers efforts pour sauver cette forêt de grande valeur environnementale. Une semaine avant la vente, Leslie Bishop, une biologiste à la retraite et une résidente du comté de Brown, a remis une lettre signée par 228 scientifiques de l’État de l’Indiana pour supplier le gouverneur Eric Holcomb d’intervenir dans la vente de bois.
Planetoscope : la déforestation dans le monde sous vos yeux
Les scientifiques soulignaient notamment que Yellowwood est l’une des plus anciennes zones boisées de l’État, abritant de nombreuses espèces uniques qui requièrent des conditions forestières aussi anciennes et denses que celles de cette forêt pour exister.
Comme on le voit dans la vidéo ci-dessous (en anglais), près de 200 manifestants ont assisté à la vente, armés d’affiches et panneaux, appelant le gouverneur local Eric Holcomb à arrêter la vente et à préserver cette partie de la forêt.
Prochaines actions : quel espoir ?
Les activistes vont s’efforcer désormais de négocier avec la société qui a emporté le contrat pour tenter de la convaincre de ne pas démarrer les opérations d’abattage. Considérant toutefois le calcul de rentabilité effectué, ces espoirs sont probablement vains.
Illustration bannière : Abattage de forêt dans l’État de New York aux États-Unis © Dave Nelson
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