Les forêts primaires sont rares : seuls quelques exemples existent encore dans le monde, dont un seul en Europe, en Pologne : la forêt de Bialowieza, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Mais pour Francis Hallé, biologiste, il serait temps d’en recréer une autre, en Europe de l’Ouest. Un projet qui prendrait plusieurs siècles…
La forêt primaire : une forêt sans hommes pour les générations futures
La différence entre une forêt dite « primaire » et les forêts plus classiques qu’on trouve un peu partout est la présence, ou plutôt l’absence totale, d’intervention humaine. La forêt se développe à son rythme, avec ses plantes, ses animaux… Une situation qui n’existe quasiment plus dans le monde, l’humain étant intervenu dans la majorité des forêts de la planète.
Pour Francis Hallé, qui a publié un manifeste chez Actes Sud le 1er septembre 2021, Pour une forêt primaire en Europe de l’Ouest, il est urgent de lancer le projet. Il a commencé par créer l’Association Francis Hallé pour la forêt primaire en 2019, reconnue d’intérêt général à vocation environnementale, et désormais il espère lancer son projet de long terme. Car une forêt primaire, ça ne se crée pas en quelques années, ni même en quelques décennies.
70.000 hectares de forêt protégés de toute intervention humaine
Pour le biologiste, il est important pour les générations futures d’avoir une forêt primaire en Europe de l’Ouest qui soit malgré tout conséquente. Il estime donc qu’il faudrait trouver un espace de près de 70.000 hectares qui serait préservé de toute intervention humaine, afin que la forêt puisse pousser comme bon lui semble et créer son propre écosystème.
Vu le temps qui est nécessaire pour recréer une forêt primaire, on parle d’une forêt qui doit avoir plus de 500 ans d’ancienneté, si ce n’est plus, il aimerait partir d’une forêt déjà ancienne de plusieurs centaines d’années. Si possible, sur une frontière entre la France et un de ses pays voisins…
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Illustration bannière : La forêt de Bialowieza, dernière forêt primaire d’Europe, est à présent en danger – © Janusz Lipinski
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Déjà que les 400 hectares laissés à l’abandon par l’ASPAS génèrent des millions de dégâts agricoles, imaginez 70 000 hectares