Signaux au vert pour Enercoop, fournisseur coopératif d’énergie renouvelable ; arrivée d’un nouveau fournisseur collaboratif avec ekWateur qui propose du gaz, de l’électricité renouvelable et des conseils en efficacité énergétique aux particuliers ; Total qui rachète Lampiris ; Plüm Énergie qui lance une campagne de crowdfunding pour « alléger les factures des consommateurs » : le secteur de la fourniture d’énergie « verte » bouge ces temps-ci. La domination d’EDF et d’Engie serait-elle menacée ?
Les deux principaux acteurs historiques du marché – EDF et Engie – n’ont pour l’instant pas perdu leur quasi-monopole depuis 2007 : plus de 90 % des consommateurs sont en effet toujours chez EDF pour leur électricité, donc moins de 10 % ont changé de fournisseur.
Comment expliquer cette résistance au changement ? « Ce qui bloque, c’est qu’il y a toujours beaucoup de questions sur ce qui se passe si je change, si je peux revenir en arrière. Oui, on peut changer autant de fois qu’on veut. Les gens se demandent ‘si on est locataire a-t-on on le droit de garder son fournisseur précédent ?’ », explique Jon Sofier, responsable commercial pour les particuliers arrivé en 2007 à Enercoop, la coopérative renouvelable qui vise 150.000 clients d’ici quatre ans. Il ajoute : « Oui, mais on constate donc qu’il n’y a pas beaucoup de connaissances sur le marché. » Car, conclut-il, si l’information est là et bien distribuée, les blocages restent.
Ce que confirme le récent rapport du médiateur de l’énergie, qui révèle que seulement un Français sur deux sait qu’il est possible de changer de fournisseur. Mais plusieurs évolutions récentes viennent faciliter la concurrence.
Énergie verte : les Français comprennent que les tarifs réglementés ne sont plus protecteurs ni les meilleurs
Julien Tchernia, co-fondateur avec Jonathan Martelli, aux côtés duquel il a co-dirigé Lampiris France, d’ekWateur, un nouveau fournisseur d’énergie alternatif et collaboratif pour les particuliers, veut voir derrière la lente mutation des consommateurs « un énorme blocage psychologique ». Concrètement, précise-t-il, « les politiques laissent croire que les tarifs réglementés sont faits pour protéger les clients, qui pensent qu’en sortant [de chez EDF ou Engie], ils vont se faire arnaquer ».
À cette crainte, il ajoute le problème de communication suivant : « quand Mme Royal dit ‘je dois protéger le pouvoir d’achat des Français avec les tarifs réglementés’, on fait croire aux Français qu’il n’y a qu’un prix de vente et qu’un vendeur, EDF. L’État français ne parle que d’EDF comme le fournisseur, ne parle de l’électricité que comme du domaine régalien, appartenant à EDF, alors qu’il pourrait dire que le médiateur de l’énergie fait des comparateurs et peut vous permettre de voir qui est le moins cher. En fait l’État parle toujours comme s’il n’existait qu’un fournisseur. » Selon lui, le gouvernement est dans « le déni de la possibilité de changer », donc « derrière les Français ne sont pas informés ».
Mais Julien Tchernia voit aussi dans cette situation une opportunité. Pour lui, le quasi monopole de la fourniture de gaz et d’électricité aux particuliers ne sera pas éternel, car tôt ou tard, « une catastrophe, un accident nucléaire, un scandale financier, un gouvernement qui change, ou des tarifs réglementés qui continuent d’augmenter sans limite » créeront un moment de bascule sur le marché et dans l’esprit des consommateurs. « D’ici trois ans », prédit-il : « on a créé le site parce qu’on pense que les gens vont finir par comprendre. On prévoit 100.000 compteurs dans deux ans, ce qu’on a réussi à faire chez Lampiris. Mais en réalité, on espère beaucoup plus, à un moment les Français vont comprendre que le marché s’est ouvert, et il y aura une bascule. Ils vont comprendre que Gérard Mestrallet [NDLR : président du conseil d’administration d’Engie après avoir été PdG du groupe pendant 8 ans] ne cherche pas le bien commun, que c’est une société comme une autre et qu’on peut comparer les prix. »
On note par ailleurs une baisse récente dans le prix de l’électricité sur le marché, « c’est possible maintenant pour les nouveaux entrants d’offrir des tarifs moins élevés qu’EDF, mais ce n’était pas possible avant, ça va donc peut être aider à corriger le marché », espère Jon Sofier.
Les tarifs d’EDF dits « réglementés » ont augmenté de manière considérable ces cinq dernières années. L’augmentation des coûts de production et notamment l’investissement dans le parc nucléaire vieillissant en est l’une des causes. Cette tendance devrait se poursuivre dans les années à venir. Jon Sofier se félicite : « Enercoop est toujours plus cher qu’EDF, de 15 %, mais à nos débuts, c’était 35 %. Nous n’avons jamais changé nos tarifs, tandis que les leurs ont monté et nous ont rattrapé, on arrivera bientôt à l’égalité. »
Des prix moins chers pour l’électricité peuvent de fait se trouver chez les fournisseurs alternatifs.
Pour comparer les prix entre fournisseurs, utilisez le comparateur du Médiateur de l’énergie.
Lire page suivante : Le retard des fournisseurs traditionnels sur les économies d’énergie et les renouvelables stimule la compétition
ekwateur=voleur, 700€ de facture en moin de six mois d’abonnement lol???? je suis au rsa et j’ai un frigo et une télé
Je ne comprend pas qu’EDF baisse ses prix, car ils ont plus de 37 milliards d’Euros de déficit, c’est avec nos impôts que nous allons le renflouer, cette baisse est un leur.
L’EPR est un gouffre et on ne sait pas si il va fonctionner car pour le moment aucun ne fonctionne dans le monde, c’est la cata ce nucléaire !