C’est dans les îles des Côtes d’Armor que nichent ces oiseaux. Les macareux moines et les fous de Bassan n’y sont pourtant plus en sécurité et leur population diminue.
Une faible reproduction
C’est peut être l’un des points communs de ces deux espèces d’oiseaux maritimes. Leur reproduction est très faible, à savoir un poussin par an et par couple. Nous sommes loin des couvées généreuses à répétition d’autres oiseaux. Cela ne suffit donc pas à combler les diminutions d’effectifs. Protégés de la chasse depuis le début du XXe siècle, ces deux oiseaux connaissent aujourd’hui d’autres menaces.
D’après les derniers recensements, le fou de Bassan voit sa population stagner voire décroître. Le macareux moine lui, est même menacé d’extinction. Tous les ans, au coeur de l’hiver, l’île Rouzic au large des Côtes d’Armor (22) devient le refuge de milliers de fous de Bassan, tandis que les macareux, reconnaissables à leur joli bec rond et coloré, attendent le printemps pour rejoindre l’île.
La pêche intensive prive les oiseaux de nourriture
Pour les macareux, les chiffres datant l’été 2016 parlent d’eux-mêmes : seuls 130 couples de macareux y ont niché, contre 162 en 2015 et entre 7.000 à 8.000 dans les années 1950, avant une dramatique série de marées noires. Les changements climatiques et les extractions massives de sable au large de Lannion sont peut-être responsables d’une partie de cette diminution, mais la pêche intensive de grosses unités est largement pointée du doigt par le conservateur de la réserve de l’île de Rouzic, Pascal Prévost. Comme pour aggraver le problème, la réglementation européenne vise à interdire les rejets de poissons non désirés par les pêcheurs. Pourtant, c’est l’une des ressources des fous de Bassan.
David Grémillet, directeur de recherches au CNRS, explique que l’état des ressources marines est inquiétante et menace les fous de Bassan. « On voit chaque année, les fous de Bassan parcourir des distances de plus en plus importantes – jusqu’à 600 km – pour trouver des ressources alimentaires », signe « que la ressource se raréfie en Manche Ouest », là où se nourrissent ces oiseaux.
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