‘Fractures françaises’ : en 2024, une France entre mécontentement et défiance

Le baromètre d’opinion « Fractures françaises 2024 » révèle une population largement pessimiste quant à l’état du pays et de ses institutions.

Rédigé par Anton Kunin, le 15 Jan 2025, à 9 h 43 min
‘Fractures françaises’ : en 2024, une France entre mécontentement et défiance
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Alors que le pouvoir d’achat reste la première préoccupation des Français, la défiance envers le système démocratique et les institutions majeures souligne un décalage entre aspirations collectives et réalités perçues. Ce contexte exacerbe la quête de repères solides et de stabilité.

Un pays mécontent et en quête de stabilité

L’édition 2024 du baromètre « Fractures françaises », réalisé par Ipsos pour Le Monde, la Fondation Jean Jaurès et le Cevipof (le centre de recherches politiques de Sciences Po), met en lumière un mécontentement croissant chez les Français. 54 % des sondés se disent mécontents mais pas en colère, tandis que 43 % expriment une colère ouverte. Seuls 3 % de la population se considèrent satisfaits, contre 9 % en 2021. Ce sentiment est renforcé par une vision décliniste : 87 % des personnes interrogées estiment que la France est en déclin, un chiffre en hausse par rapport à 2021 (75 %).

Malgré tout, une majorité des Français (58 %) s’identifient aux classes moyennes, montrant une certaine stabilité dans la perception sociale. Néanmoins, ce sentiment de déclin s’accompagne d’une méfiance accrue envers autrui : 79 % des répondants pensent qu’il faut être très prudent dans ses relations avec les autres. Cette défiance générale se manifeste aussi dans la perception d’une société violente, un sentiment partagé par neuf Français sur dix.

La démocratie en recul et la valorisation de l’autorité

Un autre point saillant de l’étude est la baisse de confiance dans le modèle démocratique. Alors qu’en 2014, 76 % des Français considéraient la démocratie comme « le meilleur système possible », ce chiffre est tombé à 65 % en 2024. Parallèlement, la demande d’autorité reste forte : 81 % des sondés souhaitent un « vrai chef » capable de « remettre de l’ordre », un chiffre proche de celui relevé lors des premières éditions du baromètre en 2013 (87 %).

Le besoin de figures de proximité et de confiance est également révélateur. Les maires et les petites entreprises recueillent un fort soutien, tandis que les grandes institutions comme les partis politiques et les syndicats suscitent peu de confiance. Enfin, la mondialisation est perçue comme une menace par 64 % des Français, un chiffre en hausse par rapport à 2013, ce qui illustre une inquiétude accrue face aux bouleversements mondiaux.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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