Selon le ministre, le gouvernement « va travailler » sur l’échéance de 2030 ou de 2035 pour diminuer la part du nucléaire dans le mix énergétique français.
Fermer des centrales nucléaires, une démarche qui nécessite des contreparties
En annonçant le report de l’échéance de 2025 pour ramener la part du nucléaire à 50 % dans la consommation énergétique française (un principe pourtant fixé dans la loi de transition énergétique), Nicolas Hulot s’appuie sur le Bilan prévisionnel de RTE (Réseau de transport d’électricité). Ce document de 44 pages présente cinq scénarios possibles pour le secteur énergétique français, dont le ministre a retenu le dernier.
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Le bon scénario ?
Ce dernier scénario part du principe selon lequel la mise en service de nouvelles centrales thermiques n’est pas envisageable. Une résolution qui va dans le sens de la transition énergétique. Mais en même temps, « les décisions de fermeture des réacteurs nucléaires ne peuvent être prises que lorsque la production correspondant au développement des énergies renouvelables permet, en moyenne, de produire autant que les réacteurs concernés », peut-on y lire. Par ailleurs, pour parvenir à cet objectif, il faudrait développer les capacités de stockage d’électricité et « piloter la recharge des véhicules électriques », le tout couplé à une diminution de la consommation globale.
Nicolas Hulot s’exprime sur le sujet du nucléaire
Par la même occasion, RTE a fait savoir que même si à l’hiver 2017, la production énergétique sera supérieure à celle de l’année précédente, les risques de restrictions restent présents. Ils peuvent être dus à des arrêts non prévus de centrales et à « des conditions climatiques hors normes ».
Les lobbys anti-nucléaire en colère
Les réactions n’ont pas tardé à suivre. Pour l’association Réseau Action Climat, les scénarios présentés par RTE sont basés sur des prévisions de consommation surestimées, dues à un prétendu impératif d’exportation d’une partie de l’électricité produite. « Faire traîner le désengagement du nucléaire, c’est mettre en péril le développement des filières d’avenir et créatrices d’emplois que sont les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, et laisser la place aux énergies fossiles, dangereuses pour le climat, pour pallier aux défaillances du nucléaire vieillissant qui ne manqueront pas de se produire, comme ce fut le cas l’hiver dernier avec un impact climatique désastreux », fait savoir l’association dans un communiqué.
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Greenpeace France, pour sa part, met l’accent sur les risques inhérents à l’exploitation de réacteurs nucléaires. « Actuellement, 21 réacteurs nucléaires sont à l’arrêt sur les 58 que compte le parc nucléaire français. Comment peut-on prétendre que le nucléaire peut encore répondre aux besoins énergétiques français ? », s’indigne Alix Mazounie, chargée de campagne nucléaire pour cette ONG.
Illustration bannière : Centrale nucléaire – © Natursports
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