Dans le cadre du plan de relance, le gouvernement s’est engagé à octroyer 100 milliards d’euros à différents acteurs économiques, dont 30 milliards pour la transition écologique, notamment 7 milliards pour la rénovation thermique des bâtiments, 4,7 milliards pour le ferroviaire, 1,2 milliard pour les transports en commun et le vélo.
Plan de relance : un éventail de mesures pour la transition écologique
À première vue, les militants de la protection de l’environnement peuvent se réjouir : sur les 100 milliards d’euros du plan de relance, 30 milliards seront consacrés à la transition écologique. On peut citer l’augmentation de 2 milliards d’euros sur 2021-2022 du budget du dispositif de rénovation énergétique MaPrimeRénov’, d’un plan de rénovation énergétique des bâtiments publics, le doublement des moyens pour l’aménagement de réseaux cyclables, un financement supplémentaire des transports en commun, la modernisation des centres de tri, la production d’hydrogène bas carbone, un soutien au remplacement des installations industrielles fonctionnant à l’énergie fossile par celles fonctionnant à l’électricité, couplé à une compensation du surcoût de l’énergie décarbonée par rapport aux énergies fossiles…
Mais à première vue seulement. Les différentes associations environnementales sont très critiques vis-à-vis de ce plan et pointent des insuffisances, des oublis voire des incohérences. Réseau Action Climat pointe ainsi la poursuite du financement de technologies ou projets incompatibles avec les principes de la transition écologique, tels que le nucléaire, les nouvelles infrastructures routières, l’agriculture de précision, et l’hydrogène non renouvelable.
Carton rouge pour les énergies propres
Pour le Réseau pour la transition énergétique, les énergies renouvelables sont purement et simplement absentes de ce plan, « alors même que nous sommes très en retard sur nos objectifs et que le gouvernement consacre plusieurs milliards sur d’autres filières pour lesquelles il n’y a ni stratégie, ni objectifs de développement démocratiquement débattus et décidés ». Le réseau Sortir du nucléaire pointe ainsi le projet du gouvernement de financer le développement de nouveaux réacteurs nucléaires. « L’argent des contribuables n’a pas vocation à pérenniser une filière dangereuse, polluante et productrice de déchets radioactifs ingérables, » dénonce l’association, pour qui le gouvernement « a franchi une ligne rouge ».
La fondation Nicolas Hulot regrette quant à elle le fait que moins de 0,4 % du plan de relance (soit 400 millions d’euros) soit ciblé sur l’agroécologie dont l’agriculture bio. WWF France regrette pour sa part le manque de moyens mobilisés pour les énergies renouvelables (même si l’association salue les promesses sur la chaleur et la méthanisation). Les Amis de la Terre dénoncent quant à eux l’ambiguïté de l’exécutif qui, d’une part, octroie 2,5 milliards d’euros à Bpifrance pour que celle-ci devienne « la banque du climat, » alors même qu’elle s’apprête à soutenir Total pour un immense projet gazier dans l’Arctique russe. La CGT tempête pour sa part sur le soutien financier sans contreparties sur l’emploi accordé récemment à Renault et Air France, qui ont tous les deux licencié des effectifs depuis.
Illustration bannière : France énergie, un plan court terme – © Anton Havelaar
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