Fuites et fuite en avant pour le pipeline de Keystone XL

Ce n’est pas un pipeline, c’est un serpent de mer : malgré des fuites importantes, la construction du pipeline de Keystone XL aux États-Unis va se poursuivre.

Rédigé par Stephen Boucher, le 22 Nov 2017, à 11 h 20 min
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Après que 800.000 litres de pétrole aient fuit du controversé pipeline de Keystone XL aux États-Unis il y a moins d’une semaine près de la réserve indienne de Lake Traverse, dans le Dakota du Sud, le Nebraska a réitéré l’accord donné par Donald Trump afin de poursuivre sa construction malgré tout.

oléoduc Keystone XL

Construction d’un oléoduc pour pétrole bitumineux – capture d’écran Youtube

Après le Montana et le Dakota du Sud, le Nebraska était le dernier État dont l’accord était nécessaire pour poursuivre la construction de cet oléoduc controversé. Mais, après à cette importante fuite très récente -qui fait suite à deux autres moindres (« seulement » 400 barils) en 2011 et 2016, les opposants sont bien décidés de continuer à essayer de lui entraver la route.

Keystone XL : « essentiel pour l’indépendance énergétique américaine »

Les autorités américaines estiment que ce pipeline est indispensable pour assurer l’indépendance en énergie des États-Unis par rapport aux importations de pétrole. En effet, il devrait permettre d’acheminer chaque jour jusqu’à 830.000 barils de pétrole issu des sables bitumineux canadiens vers le sud des États-Unis, ce qui aggrave son empreinte écologique.

Les partisans du pipeline ont gagné cette dernière manche à une voix près. Les associations environnementales comptent toutefois faire appel, permettant de reculer la date de reprise des travaux de ce projet qui avait été bloqué sous l’administration précédente par Barack Obama.

Keystone XL

Carte Keystone XL – © radio-canada / Sources : TransCanada, Earthstar Geographics, ESRIa

Autre facteur d’espoir pour les opposants : le Nebraska a exigé un nouveau tracé censé réduire « l’empreinte » du transport pétrolier sur le territoire, plus long de 8 kilomètres, ajoutant aux coûts du projet. Ce second tracé modifie considérablement les plans de TransCanada, l’entreprise en charge du projet.

Il n’a en effet, pas encore fait l’objet d’une évaluation environnementale et sociale, contrairement à celui privilégié par TransCanada. Et certains propriétaires terriens ont appris lundi que le pipeline passerait chez eux, suscitant des questions. TransCanada devra notamment obtenir de nouvelles autorisations de propriétaires terriens. Le promoteur a affirmé qu’il allait étudier la question.

Illustration bannière : Oléoduc / Alaska – © Kyle T Perry
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Stephen Boucher est anciennement directeur de programme à la Fondation européenne pour le Climat (European Climate Foundation), où il était responsable des...

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