Impossible de les stocker durablement : les eaux contaminées de la centrale de Fukushima vont devoir être rejetées, annonce le gouvernement japonais.
Fukushima – Le casse-tête des eaux entrées au contact du combustible fondu
Les dommages collatéraux sur la nature de la catastrophe de Fukushima ne cessent de s’étendre. Les autorités japonaises ont choisi la veille de Noël, le 24 Décembre dernier, pour annoncer la mauvaise nouvelle : alors que les capacités de stockage sur site atteignent leurs limites, il va falloir rejeter dans l’environnement l’eau contaminée de la centrale de Fukushima Daiichi, ravagée par le tsunami de mars 2011.
Le rejet dans l’environnement (mer ou air) de l’eau contaminée de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi est l’unique option restante après que les experts eurent exclu un stockage de longue durée, ont précisé aujourd’hui à l’AFP les autorités japonaises. pic.twitter.com/JSjLEsTFB3
— Agence France-Presse (@afpfr) December 24, 2019
En effet, ce sont chaque jour plus de 300 tonnes d’eau douce qui doivent être injectées pour refroidir les coeurs des réacteurs. En se répandant dans les parties basses, elles se chargent en radioéléments en entrant en contact avec les combustibles nucléaires fondus dans les entrailles des réacteurs détruits de la centrale japonaise. En principe, cette eau radioactive doit être repompée et traitée pour être réintroduite dans les circuits de refroidissements des réacteurs.
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Vers une dilution en mer
En réalité, une partie de ces eaux ne finit pas réinjectée dans ces circuits. Elle est entreposée comme déchets nucléaires dans une multitude des réservoirs. Au total, plus d’un million de tonnes d’eaux contaminées sont désormais stockées dans un bon millier de citernes. Or le gouvernement japonais a précisé qu’une fois les réacteurs démolis et le site nettoyé, rien ne devra rester, et surtout pas des citernes d’eau contenant du tritium.
Selon le rapport d’experts remis au gouvernement japonais, un tel stockage de longue durée a désormais atteint ses limites, bien qu’il soit notamment recommandé par Greenpeace. En effet, à l’horizon 2022, non seulement ces citernes seront pleines, mais en plus leur étanchéité laisse à désirer.
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— LesEchosEnergie (@EchosEnergie) December 26, 2019
Afin de limiter les rejets dus aux fuites dans le Pacifique, une barrière d’étanchéité de 900 mètres de long a d’ores et déjà été construite en bordure de l’océan. Que faire, alors, pour succéder au stockage durable sur site : si l’Agence internationale de l’énergie atomique prône la rejet dans l’environnement, soit la dilution en mer, l’évaporation dans l’air (ou une combinaison des deux) – avec une préférence des experts pour le rejet dans le Pacifique -, Tepco l’opérateur de la centrale, reconnait qu’une partie de cette eau restera dangereuse pour la chaîne alimentaire, car contenant encore des radionucléides en quantité, dont du tritium.
Bien-sûr, aucune décision ne sera prise avant les JO de Tokyo prévus pour l’été 2020, mais déjà des voix s’élèvent parmi les ONG de défense de l’environnement au Japon et dans les pays voisins notamment la Corée du Sud, ainsi que dans les rangs des agriculteurs et des pêcheurs de la région !
Illustration bannière : Vue de la centrale de Fukushima avant l’accident © Maxx-Studio
A lire absolument
Merci beaucoup pour cet article ! Ton blog [consoglobe ] m’apporte toujours de super conseils !
merci et à bientôt pour d’autres articles
Aucun problème, cela ne va rien changer à la radioactivité naturelle ambiante des océans. C’est une dose homéopathique !!!