Gaz de schiste : la France pourrait bien l’interdire

Un amendement a été voté à l’Assemblée nationale qui ouvre la voie à la révision du Code minier, afin d’interdire toute exploitation du gaz de schiste.

Rédigé par Anton Kunin, le 25 Jan 2017, à 11 h 20 min
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Le gaz de schiste, pour lequel les États-Unis et le Canada s’enthousiasment, pourrait ne jamais être extrait en France. C’est en tout cas la volonté de la majorité des députés qui ont voté le 24 janvier 2017 un amendement visant à inscrire dans la loi une telle interdiction.

Une extraction très polluante

Le principal problème lié au gaz de schiste est l’empreinte écologique provoquée par l’exploration puis par son exploitation. D’importantes quantités d’éthane s’échappent à l’air libre lors de son extraction : ce gaz indolore mais inflammable est classé parmi les polluants atmosphériques de type « composé organique volatil ». En conditions naturelles, il reste capturé dans la roche et ne s’échappe jamais dans l’atmosphère  : sa propagation est donc un phénomène nouveau et directement lié à la fracturation hydraulique. Sa nocivité s’explique par le fait qu’il contribue à la formation de l’ozone dans les basses couches de l’atmosphère, accélérant ainsi le réchauffement climatique.

L’autre aspect est lié aux émissions de méthane, un gaz considéré encore plus nocif que le CO2. En 2014, les émissions de méthane liées à l’extraction de gaz de schiste étaient estimées à 35 millions de tonnes  : une quantité que les écosystèmes de notre planète ne peuvent absorber naturellement. Même si le méthane se décompose au bout d’une douzaine d’années, l’effet qu’il produit sur le réchauffement climatique est 23 fois supérieur à celui de CO2. Il contribuerait au réchauffement climatique à hauteur de 20 %.

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Des impacts durables

Au-delà des émissions d’éthane et de méthane, la fracturation hydraulique est dangereuse dans la mesure où des couches entières de roche qui évoluaient naturellement durant des millénaires se trouvent fracturées. La stabilité des sols s’en trouve donc menacée : toute construction sur ces terrains, même des siècles plus tard, sera donc problématique. Nos descendants devront être très vigilants pour le choix des terrains car certains seront « maudits » pour y mener, en toute sécurité, quelque activité que ce soit.

Le basculement artificiel de couches terrestres induit des risques de glissement de terrain et de tremblement de terre. Au moment même de la fracturation hydraulique, d’ailleurs, de mini-tremblements de terre se produisent, ce qui a un impact certain sur le bien-être des populations vivant aux alentours.

L’extraction du gaz de schiste implique enfin l’injection dans le sol d’un mélange de sable et de liquide, dans la composition duquel entrent de nombreux composants artificiels. Longtemps après que le forage ait été abandonné, ils continuent à se propager via les nappes phréatiques, contaminant les sols sur des milliers de kilomètres autour.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. Bonjour,
    Il faut tout faire contre le gaz de schiste.
    Des alternatives sont possibles: surtout avec les algues (des ingénieurs français ont fait de grand progrès sur ce domaine)

  2. l’extraction n’est pas rentable et deplus est tres polluante!!!!!!regardez les eventuels lieux de prospections demandes . ils se trouvent presqe tous ,sinon tous!!!!!! pres des sources d’eaux minerales!!!!!!!!!alors les contrex, vittel,vichy et toutes les petites sources independantes qu’attendez vous pour reagir??????????????

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