Comment bien gérer sa forêt privée et faire du bois pour l’hiver ?

Si seules les forêts de 25 hectares sont soumises à réglementation quant à leur gestion, ce n’est pas pour autant que les parcelles plus petites ne nécessitent pas que leurs propriétaires y réfléchissent. En effet, en prenant de bonnes mesures dès le départ, les parcelles de bois privé peuvent à la fois sécuriser une production de bois, tout en étant porteuses d’une grande biodiversité. Alors comment gérer une forêt privée et faire du bois pour l’hiver prochain ?

Rédigé par Julien Hoffmann, le 19 Feb 2020, à 8 h 00 min
Comment bien gérer sa forêt privée et faire du bois pour l’hiver ?
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La France possède de plus en plus de surface forestière, ce qui n’est pas un mal loin de là, mais encore faut-il qu’elles ne soient pas toutes gérées de manière intensive pour la production de bois. Les petites forêts, celles qui font aux alentours de quatre hectares ou moins, ont un grand rôle à jouer, notamment en matière de biodiversité. Vous possédez un bois privé ? Voici nos conseils pour l’entretenir et pour couper votre bois.

Diversifier son bois ou sa forêt privée en se prémunissant des risques

Une petite parcelle de forêt peut cependant tout à fait fournir le bois nécessaire à une famille ou plus, et permet de se chauffer l’hiver en utilisant la ressource renouvelable qu’est le bois. Mais ce n’est pas tout car il est également possible de produire du « bois d’oeuvre » pour obtenir ses propres planches qu’elles soient destinées au bardage ou à la fabrication de meubles, pour ne citer que ces exemples.

Replanter ou planter fait partie intégrante des travaux forestiers © Robert Kneschke

Mais comme pour toute production « agricole » (sylvicole ici pour être plus précis dans le terme), il y a un risque de perdre la production. Les risques sont multiples et vont de l’impact du réchauffement climatique (sécheresses, tempêtes, etc.) à celui des ravageurs (champignon, insectes, etc.).

Le meilleur moyen d’éviter de perdre tous ses arbres est très certainement de multiplier le type d’essences : ne pas planter qu’une seule essence sur une parcelle, mais plusieurs types de résineux et de feuillus, en projetant ce que vous ferez potentiellement du bois, une fois les arbres arrivés à maturité.

Le petit plus dans cette démarche réside aussi dans le fait que vous favoriserez d’office bien plus de biodiversité, avec tout ce que cela peut apporter à l’équilibre à votre petite forêt.

Lire aussi : Horreur dans le Gard, une forêt précieuse réduite en bois de chauffage

Favoriser le cycle naturel de votre bois privé au moment de faire du bois

Comme tout écosystème, la forêt a un cycle de vie qui assure son bon fonctionnement global. Couper l’intégralité de vos arbres en une seule fois est, par exemple, la plus grosse erreur que vous pourriez faire, autant pour la vie de vos sols (érosion, etc.) que pour a biodiversité en générale ou que la capacité de votre parcelle à continuer à produire par la suite.

Faire son bois pour l’hiver © bogdanhoda

Si ce n’est certes pas plus simple techniquement, prélever du bois régulièrement et de manière continue impactera bien moins la santé de votre forêt qu’une coupe claire.

Laisser des troncs entiers ou coupés en section au sol ainsi que des branchages en tous genres va permettre de littéralement nourrir votre parcelle. Il en va de même pour certains arbres qu’il est toujours bon de laisser accomplir l’intégralité de leur cycle de vie sans intervenir : pousse, mort, chute, décomposition.

En forêt, des milliers d’insectes et de champignons interviennent à des moments précis du cycle de vie du bois : ils ont donc besoin que ces cycles soient présents pour pouvoir survivre. Tous ces animaux vont participer à la création de l’humus forestier, à l’équilibre des populations d’oiseaux et de ravageurs, etc.

Responsabilité légale

Même si votre forêt est privée, sa responsabilité vous incombe notamment si quelqu’un s’y blesse, fait une chute ou reçoit une branche sur la tête, etc. Souscrire à une responsabilité civile est ainsi plus que recommandé notamment au regard de l’article 1240 du Code civil : « Tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer »(1).

Réfléchir ses interventions et travaux dans sa forêt privée

Les travaux forestiers, quand on parle d’une forêt exploitée pour la production de bois, sont inévitables, mais ne sont pas obligatoirement néfastes à la forêt et toute la biodiversité qui y gravite.

Si vous venez d’acquérir une parcelle, réfléchissez bien aux sentiers forestiers qui la traversent car ils seront le seul moyen pour vous de vous y déplacer tout en limitant au maximum votre impact sur le sol forestier.

L’utilisation de chevaux est particulièrement efficace pour respecter la forêt, mais encore peu répandue © Roy Pedersen

Anticiper vos travaux forestiers est aussi essentiel. Inutile de venir faire un raffut de tous les diables en pleine période de nidification ! Les oiseaux comme la Sitelle torchepot et bien d’autres, sont vos alliés en lutte biologique et vous le rendront bien, donc inutile de les effrayer et de les faire fuir.

C’est au moment des travaux, et non pas uniquement du fait de la nature de ces travaux, que l’herpétofaune (reptiles), les champignons, les mammifères de toutes tailles, la flore ou encore les insectes seront potentiellement les plus dérangés. Cela mérite bien de se prendre un peu le temps de réfléchir aux meilleurs moyens d’actions !

Illustration bannière : Interventions en forêt © Serrgey75

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2 commentaires Donnez votre avis
  1. Je souhaiterai vous raconter une mésaventure qui vient de nous arriver. On nous a détruit une partie de notre petit bois qui était destiné en bois de chauffage. Quels recours avons nous ?
    La parcelle a été littéralement broyée sans nous prévenir !

  2. Un article qui mériterai d’être développé, trop de points sont vagues et ne donnent aucune feuille de route

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