La campagne d’analyses en laboratoire à laquelle fait référence Jean-Luc Mélenchon pose beaucoup de questions. Il ne s’agit pas d’une étude scientifique.
Repérage de glyphosate dans l’urine avec un test Elisa : surtout des « faux positifs »
Sur le plateau de BFMTV, Jean-Luc Mélenchon affirmait le dimanche 29 mai 2022 que 90 % des Français avaient du glyphosate dans leur corps. Peut-on prendre cette affirmation au pied de la lettre ? Pas vraiment. Dans son intervention, Jean-Luc Mélenchon faisait référence à une campagne menée en 2019 par l’association bretonne PIG BZH, pour « Pisseurs involontaires de glyphosate ». (Il s’agit d’une association fondée par les mêmes personnes que l’association « Faucheurs volontaires d’OGM ».) Cette année-là, 749 personnes ont donné leur urine, qui a ensuite été analysée par un laboratoire allemand.
Comme le révélait la journaliste du Point Géraldine Woessner, en décembre 2019, pour repérer des traces de glyphosate, le laboratoire BioCheck, situé à Leipzig et missionné par l’association, utilisait la méthode d’analyse immuno-enzymatique Elisa. Rapide et peu coûteuse, cette dernière est conçue pour des analyses dans l’eau pure. En plus, le laboratoire utilisait un anticorps à spécificité basse, en d’autres mots, il donnait un résultat positif lorsqu’il entrait en contact avec des résidus de glyphosate, mais aussi avec d’autres substances. C’est ce qu’on appelle un « faux positif ».
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Le fabricant des tests utilisés insiste sur leur manque de spécificité
La méthode de dépistage retenue par l’association a d’ailleurs été rapidement remise en question. En novembre 2019, la FDSEA du Finistère a missionné le laboratoire BioCheck, mais aussi le laboratoire Labocea, à Brest, pour analyser les urines des mêmes personnes. Le protocole était très différent : alors même que le laboratoire allemand demandait de faire bouillir l’urine dans une casserole pendant 10 minutes, le laboratoire français exigeait que l’échantillon soit congelé. Verdict : le laboratoire allemand avait trouvé des taux de 0,44 à 2,97 microgrammes par litre ; le laboratoire français n’a rien trouvé du tout : les traces sont si faibles qu’elles sont non détectables, soit en dessous de 0,05 microgramme par litre.
Comme le révélait par ailleurs Le Point, le laboratoire BioCheck avait été cofondé en 1997 par la vétérinaire Monika Krüger, une militante anti-glyphosate. Même la société américaine Abraxis, qui fabrique les tests qui avaient été utilisés par le laboratoire BioCheck, avait insisté sur leur absence de spécificité et avait fait savoir que tout résultat positif devait être confirmé par une autre méthode.
Reste qu’en pleine bataille pour la réautorisation du glyphosate en Europe, le produit pose encore beaucoup de questions. De son côté, l’Agence Européenne des produits chimiques estime que le glyphosate n’est pas cancérigène, en débit de très nombreux avis contraire.
Illustrations : ©Shutterstock.
A lire absolument
Photo très douteuse… pourquoi pulvériser à la main un champ de (blé ?) pour le tuer. Plus probablement un pesticide ou un fongicide… Si vous voulez tuer cette culture, coupez-la et labourez-la.
Et alors?
Quelle importance en sachant qu’il s’agit de traces infinitésimales!
Plus de 99% des pesticides que nous ingérons sont d’origine 100% naturelle (source: Pr Ames, inventeur du test du même nom)
Apparemment les glyphosates ont déjà un impact sur votre cerveau Pilet
Baramine, je me réfère aux études scientifiques sérieuses et documentées, vous devriez en faire de même comme vos amis écolos
Article payé par Bayer-Monsanto?
Il y a plein d’evidence dans les pays où le glyphosate est utilisé en enormes quantités depuis 30 ans.
Justement non et cela ennuie bien nos lobbies écolos, mais c’est aussi la même chose avec les OGMs en plein champs, on est très loin des catastrophes annoncées!