Malgré les inquiétudes environnementales et sanitaires, l’Union européenne prolonge l’usage du glyphosate. La Commission européenne impose cependant de nouvelles conditions et restrictions.
Faute d’accord entre les États membres, la Commission européenne a dit « oui »
La Commission européenne a tranché en faveur du renouvellement de l’autorisation du glyphosate pour une période supplémentaire de dix ans. Cette décision fait suite à l’incapacité des États membres de l’UE à parvenir à un consensus lors d’un vote crucial. La Commission, en collaboration avec les États membres, a annoncé qu’elle procéderait au renouvellement sous certaines conditions et restrictions. Cette décision doit être adoptée avant le 15 décembre 2023, date d’expiration de la période d’approbation actuelle.
La proposition de renouvellement s’appuie sur le rapport d’un régulateur européen qui estime que le niveau de risque ne justifie pas l’interdiction de cet herbicide controversé. Toutefois, l’usage du glyphosate pour la dessiccation (épandage pour sécher une culture avant récolte) sera interdit. Cette décision intervient malgré le classement du glyphosate comme « cancérogène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé en 2015.
Vote sur la réautorisation du glyphosate : la France s’est abstenue
La décision de la Commission européenne n’a pas fait l’unanimité parmi les États membres. Lors du premier vote le 13 octobre 2023, la majorité qualifiée requise n’a pas été atteinte, reflétant ainsi les divisions au sein de l’Union européenne. Des pays comme la France, l’Allemagne et l’Italie se sont abstenus, indiquant une position prudente face à cette question. En France, par exemple, le ministère de l’Agriculture justifie cette abstention en soulignant que bien que la France ne soit pas contre le principe du renouvellement, elle souhaite réduire rapidement son usage et encadrer l’utilisation de la molécule.
La Commission européenne souligne que les recherches sur le glyphosate s’intensifient et que si les critères d’approbation ne sont plus remplis, un réexamen de l’approbation au niveau de l’UE peut être lancé à tout moment. Cette disposition laisse la porte ouverte à des modifications futures de la politique sur le glyphosate, en fonction des nouvelles découvertes scientifiques et des pressions environnementales et sanitaires. En France, l’approche est de faire sans le glyphosate quand c’est possible et de l’autoriser seulement en l’absence d’alternatives, une politique qui a conduit à une réduction de 27 % de l’utilisation du glyphosate depuis 2017.
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