Le goéland argenté (Larus argentatus) peut être confondu avec quelques autres espèces de goéland mais reste relativement facile à repérer. On le retrouve notamment par vents très forts à se positionner de telle manière qu’il plane sur place là où vous-même avez du mal à marcher. Explorons ensemble le bord de mer pour en apprendre un peu plus sur cet oiseau de grande taille de notre biodiversité ordinaire.
Le goéland argenté, un voisin de plage pas comme les autres !
Le goéland argenté peut mesurer jusqu’à 1,5 m d’envergure et 60 cm de long, ce qui le classe directement dans la catégorie des oiseaux de grande taille.
Cet oiseau est piscivore, c’est-à-dire qu’il mange des poissons. Mais son adaptation aux activités humaines fait que le goéland argenté se nourrit aussi de… tout ce que l’on peut trouver dans une décharge. Une capacité qui a d’ailleurs permis à ses populations de croître.
Mouette vs goéland
Le goéland est beaucoup plus grand que la mouette, son envergure aussi est plus ample.
Le goéland a un gros bec jaune, légèrement crochu, qui laisse apparaître une petite tache rougeâtre visible sous la partie inférieure. Celui de la mouette est petit et de couleur rouge.
Le goéland arbore une tête blanche – son oeil est clair entouré de jaune – et son dos et ses ailes sont noirs. La mouette quant à elle, a la tête foncée.
Enfin, le goéland crie quand la mouette ricane !
Originellement généralement présent dans les dunes, les plages et les côtes, il s’est tellement adapté aux activités humaines que c’est plus la capacité de ces dernières à le nourrir qui définit la présence ou non du goéland quelque part.
Capables de pousser une dizaine de cris différents, on dit des goélands argentés qu’ils chantent quoi que certains affirment plutôt qu’ils pleurent.
Particularités du goéland argenté
Les goélands argentés ont le sens de la loyauté et de la fidélité… Un couple formé l’est pour la vie… même s’il peut arriver qu’un mâle ait deux femelles (mais pas une femelle deux mâles – le goéland a encore du boulot sur l’égalité).
La parade nuptiale, relativement succincte, débute vers le milieu du mois de mars (la femelle appelle le mâle, ce dernier régurgite un cadeau, la femelle accepte et la copulation a lieu). Mais la période de reproduction donne lieu à des rassemblement de couples nicheurs qui peuvent être impressionnants et compter des milliers d’individus.
Environ 50.000 couples vivent en France dont 30.000 en Bretagne, endroit où l’on observe donc plus facilement de grands rassemblements.
Les jeunes une fois arrivés à la taille adulte resteront cependant « marqués » de leur jeunesse durant trois ans avec des plumes mouchetées de brun et un bec foncé.
Statut de protection
Classé en préoccupation mineure par l’UICN (Union Internationale de la Conservation de la Nature), les populations de goélands sont dans un état variable selon les endroits.
La directive oiseau (Europe) permet la chasse de l’espèce dans toute l’Europe, mais l’espèce est localement classé « vulnérable » comme en Bretagne ou dans le Nord-Pas-De-Calais.
Les menaces qui planent sur le goéland
Stérilisation, effarouchement ou encore abattage sont des mesures de gestion de l’espèce quand elle devient trop envahissante au regard des activités humaines comme l’aquaculture ou la mytiliculture (élevage de moules). Mais dans le cadre d’une diminution des effectifs de goélands argentés de près de 30 % en 10 ans, il est impératif de mieux connaître la dynamique actuelle de l’espèce.
La disparition de son milieu naturel
Si des réglementations existent notamment en matière de protection du littoral, elles n’ont pas réussi à endiguer la disparition du milieu naturel des goélands argentés.
La pollution aux hydrocarbures
Comme le macareux moine et tous les oiseaux de mer, les goélands sont particulièrement fragiles face aux pollutions aux hydrocarbures par dégazage ou lors des marées noires.
Les conflits Hommes/Animaux
Les goélands se sont adaptés à nos activités, à la modification constante du paysage et à une disponibilité en nourriture réduite du côté naturel mais augmentée du côté anthropique.
Lire aussi : Comment empêcher les goélands de voler votre nourriture ?
Si l’impact d’une telle façon de se nourrir n’est pas encore très bien connue (cholestérol, taille des portées, etc.), il n’en reste pas moins que cette espèce est de plus en plus liée aux humains. Sommes-nous prêts à lui laisser sa place à long terme et si oui, comment ?
Comment aider le goéland argenté ?
L’espèce mérite actuellement de faire l’objet de travaux quant à son adaptation à nos activités mais plus largement sur sa biologie, son éthologie et sur la dynamique de ses populations. En savoir plus, toujours plus, est le passage obligé à une protection plus efficace de cette espèce comme de toutes les autres.
N’hésitez donc pas à vous tenir informé·e·s quant à l’état des colonies proches de chez vous, même s’il peut être moins « sexy » de suivre un groupe d’animaux dans une décharge… Faites éventuellement état de changements auprès des associations ornithologiques locales comme les antennes en région de la LPO.
Là encore pas un mot sur la grippe aviaire qui a fait des ravages sur les laridés et toutes les espèces pélagiques en bretagne et en Normandie avec des pertes parfois supérieures à 90% en un seul été. Fallait pas mentir sur les origines de la grippe aviaire