La considération de l’euthanasie comme ultime recours n’est pas l’option privilégiée par l’Eaza. Mais depuis un article paru le 26 novembre 2021 dans le journal The Guardian, l’émoi ne faiblit pas sur les réseaux sociaux.
Comment réguler la surpopulation de gorilles dans les zoos européens ?
Les gorilles sont devenus trop nombreux dans les zoos d’Europe. L’Association européenne des zoos et aquariums (Eaza) mène actuellement une réflexion sur la maîtrise de cette population de grands singes. Des spécialistes des gorilles tant en milieu naturel qu’en captivité ont été invités pour envisager les solutions possibles.
Ayant accédé à un document interne à l’Eaza, The Guardian rapportait que « la surpopulation de gorilles des plaines occidentales dans les zoos a amené le régulateur à considérer des mesures drastiques »(1). Un article qui a fait grand bruit et a suscité un véritable émoi auprès des personnes sensibles à la cause animale.
Toutefois, rappelons out d’abord que l’Eaza n’est pas une instance régulatrice. Sa raison d’être est de servir de plateforme pour la rencontre de gérants de zoos et d’experts des quatre coins du monde, d’élaborer les meilleures pratiques et de conseiller les zoos. Ainsi, en aucun cas l’Eaza n’a le pouvoir d’imposer quelle que décision que ce soit à ses membres.
Lire aussi : Une proposition inédite pour protéger les grands singes
L’euthanasie reste une solution de dernier recours
Dans ce document, établi à la suite de discussions entre experts, l’Eaza expose l’ensemble des solutions possibles. L’euthanasie figure bien entendu parmi elles, puisque ce document est censé énumérer l’ensemble des solutions.
Toutefois, il y est bien précisé que cela ne pourrait être qu’une solution de dernier recours, au cas où aucune autre solution ne s’avère envisageable… ce que l’Eaza a tenu à rappeler dans un communiqué du 29 novembre 2021, demandant au Guardian de rétablir les faits.
Comme l’explique l’Eaza, afin de contrôler la population de gorilles, en premier lieu, les zoos ont recours à la contraception chez les femelles et à la castration chez les mâles. Toutefois, la contraception déstabilise le comportement maternel des femelles et crée un déséquilibre au sein de « harems » du fait de la faible présence de gorilles en bas âge (les gorilles vivent par groupes composés d’un mâle dominant, d’un certain nombre de femelles et de leurs enfants des deux sexes).
Mais, le ratio des sexes étant de 1:1 chez les gorilles, il est évident qu’il y aura toujours un surplus de mâles du fait de cette structure sociale de l’espèce. Et une vie solitaire n’est pas souhaitable pour leur bien-être, affirment les experts de l’Eaza.
L’euthanasie est donc envisagée, mais en dernier recours seulement. En plus, aucun des zoos membres de l’association n’envisage d’y procéder ni à court, ni à moyen terme, tient à rassurer l’Eaza.
Illustration bannière : Les gorilles des zoos peuvant être porteurs de maladies susceptibles d’anéantir les populations sauvages, il est compliqué de les relâcher dans la nature – © Popova Valeriya
A lire absolument
Surtout ne pas euthanasier les gorilles alors qu en liberté l espèce est en déclin,ce serait une aberration.