La sauvegarde du grand hamster, une question de pouvoirs
Le programme de sauvegarde du Grand Hamster possède de multiples niveaux d’actions (aide aux agriculteurs pour mettre en place des cultures favorables, élevages de réintroduction, etc.) et de niveaux administratifs (Plan National d’Action, programme LIFE+ européen, etc.) le tout à coups de millions d’euros.
Mais ce faisant, le Grand Hamster d’Alsace n’est toujours pas sauvé (quelques centaines de spécimens sauvages là où il faudra plusieurs « noyaux » de 1.500 spécimens) et tous ses compagnons d’écosystème non plus. Or décision a été prise de macadamiser ses terres les plus propices à sa présence.
Quelles politiques pour la sauvegarde de la biodiversité ?
La question se pose pragmatiquement de l’ambition de nos politiques publiques en matière de sauvegarde de la biodiversité et de ses milieux. Si un simple rongeur ne peut être sauvé, quelles espèces pourront l’être ?
Si vingt ans de programme n’ont pas portés leurs fruits au point que l’on décide de détruire les derniers milieux de vie de cette espèce, l’État a-t-il acquis une compétence sur le sujet durant toutes ces années d’investissement public ? Et, au final, que va-t-il advenir de ce qu’il reste de la biodiversité française s’il n’a pas été possible de trouver une solution sur un sujet aussi largement pris en main ?
D’un côté un trafic routier problématique dans la 5e ville la plus polluée de France, de l’autre un Grand Hamster qui évolue dans des terres arables d’une richesse insoupçonnée. D’un côté un projet autoroutier, de l’autre des mesures compensatoires à la perte des milieux. D’un côté une grosse entreprise du BTP, de l’autre la société civile avec ses associations et ses élus.
Le GCO pourrait bien avoir plus d’avenir que le Grand Hamster d’Alsace, mais quel avenir pour un monde qui peine tant à composer avec ses milieux naturels ?