Recyclage, vente en vrac, co-working, réinsertion sociale ou encore bière locale… Chacun des quatre projets soumis au vote du public met en avant des valeurs de solidarité sociale, mais aussi écologique. Le vainqueur gagnera 5.000 euros.
À Lille, une entreprise encourage la réutilisation des bouteilles
Depuis 2014, Jean Bouteille et sa société proposent aux magasins des équipements permettant la vente de liquides en vrac : fontaines à huile, vin, vinaigre… Grâce à un système de consigne, le client remplit ses bouteilles, et les ramène quand elles sont vides. Des employés handicapés et en réinsertion les nettoient ensuite, pour qu’elles soient réutilisables au lieu d’être jetées. En prime, avec ce système, le prix ne comprend plus celui de l’emballage : le consommateur jette moins, et paie moins. Jean Bouteille fournit actuellement une cinquantaine de points de vente – essentiellement des magasins bio plus attirés par la vente en vrac – dans les Hauts de France et en Belgique. À terme, il souhaite équiper toutes les grandes métropoles françaises, à Paris, Bordeaux, ou encore Rennes.
Pour en savoir plus : www.jeanbouteille.fr
Dans le Roannais, les associations s’unissent pour recycler les encombrants
En 2014, la fermeture du centre d’enfouissement de déchets de Mably dans le Roannais est annoncée. En concertation avec l’agglomération de Roanne, des associations décident alors de prendre en main une dimension moins connue du recyclage : celui des encombrants que nous laissons souvent croupir dans nos caves, ou abandonnés sur les trottoirs. La plateforme solidaire du Roannais, C3R, est née. Le principe : les habitants appellent la coopérative, qui passe ramasser les encombrants. Selon la gérante, Véronique Gouttard, C3R permet de récolter 1.200 tonnes de déchets par an, auprès de 70.000 habitants du Roannais. 88 % des objets, notamment des meubles, sont recyclés, revalorisés et revendus, notamment en coopération avec Emmaüs.
C3R est aussi un projet de réinsertion sociale. En comptant la filière de ramassage et de traitement des déchets, ainsi que les différentes associations partenaires, la coopérative emploie 200 personnes en contrat insertion, pendant maximum deux ans. Véronique Gouttard compte bien continuer d’associer « économie de la débrouille et de la cohésion sociale ». Si C3R remporte les 5.000 euros, elle souhaite offrir une centaine de places gratuites – par exemple à des personnes sans emploi – pour les nouveaux « Ateliers de la récup’ » qui apprennent au grand public à rénover, coudre ou encore tricoter.
Pour en savoir plus : www.encombrant-roanne.com
À Saint-Denis, un espace de co-working pour les artisans locaux
Un ancien garage reconverti en espace de travail collectif pour des artisans : c’est ce que propose la Coopérative Pointcarré, qui a ouvert cet été. Au rez-de-chaussée, une boutique met en valeur les produits créés par les artisans, qui travaillent ensemble juste au-dessus. Et au deuxième étage, un véritable atelier avec des imprimantes 3D ou des fraiseuses par exemple. Dans ce bâtiment dédié au co-working mais aussi à la solidarité artisanale, on apprend à améliorer sa productivité, ou encore a utiliser les technologies numériques. Les artisans préparent activement le rendez-vous annuel de la Foire des savoir-faire solidaires, qui se tiendra du 9 au 20 décembre sur le parvis de la Basilique Saint-Denis.
Pour en savoir plus : www.pointcarre.coop
Ils ont créé la bière du Sud-Est
En vacances en Ardèche avec sa compagne, Guillaume Bourdon rencontre un brasseur, qui le met au défi de créer une bière locale. A l’époque, les 70 brasseries du Rhône-Alpes se fournissaient en Allemagne ou en Belgique, ce qui entraînait des surcoûts liés notamment au transport. En 2012, Guillaume Bourdon, sa femme et leur colocataire relèvent le challenge et créent une société coopérative d’intérêt collectif : les Malteurs Échos. Le projet associe agriculteurs, brasseurs, salariés, consommateurs, collectivités locales et groupes de citoyens qui ont mobilisé leur épargne dans ce projet local. Le résultat ? Une production de malt artisanale, locale et biologique. Malteurs Échos emploie actuellement sept salariés, dont trois en réinsertion. Pour Guillaume Bourdon, il était en effet important de « ne pas faire seulement de la transformation de céréales, mais aussi de la transformation sociale ». La société souhaite bientôt s’agrandir en transformant une ancienne coopérative fruitière en nouvelle malterie, pour 600.000 euros d’investissement.
Pour en savoir plus : www.malteurs-echos.fr//page/accueil
Remise des prix le 7 novembre
Vous avez jusqu’au 6 octobre pour départager les projets en lice en votant en ligne. Les vainqueurs remporteront leur prix de 5.000 euros un mois plus tard, le 7 novembre, au siège du Monde à Paris. Au même moment débutera la semaine de la finance solidaire, organisée par Finansol chaque mois de novembre. Quatre autres catégories, hormis celle du coup de coeur du public, concourent pour les « Grands prix de la Finance solidaire », le « Prix Lutte contre l’exclusion », le « Prix Activités écologiques », le « Prix Innovation sociétale » et le « Prix Entrepreneuriat dans les pays en développement ».