En 2019, Casino lançait la tendance, suivi par sa filiale Monoprix : les deux distributeurs proposent un abonnement en échange de certaines réductions sur les prix en magasin. Et en ce mois de septembre 2021, c’est au tour de Carrefour de lancer le même dispositif, bien que légèrement différent. Une tendance qui pourrait se développer en France : c’est en tout cas ce qu’espèrent les distributeurs qui y ont bien évidemment tout à gagner.
Payer tous les mois pour bénéficier de réductions ?
Chez Casino et Monoprix, c’est l’ensemble du magasin qui bénéficie de 10 % de réduction pour les clients qui optent pour l’abonnement (à 10 euros par mois pour Casino et 9,90 euros par mois pour Monoprix).
Chez Carrefour, ce ne sont que les marques distributeur qui sont concernées, mais avec une réduction annoncée à 15 % et un abonnement à 6 euros.
Le principe est donc le même : le client qui opte pour cet abonnement mensuel (qui revient à 72 euros par an chez Carrefour et environ 120 euros par an chez ses concurrents) bénéficie d’un ticket de caisse allégé.
Si l’offre peut permettre de faire des économies en faisant ses courses, bien qu’il faille bien calculer son coup, les distributeurs ont bien évidemment tout intérêt à les proposer. Et ce pour plusieurs raisons, à commencer par cette rentrée d’argent mensuelle et garantie, quel que soit le montant des dépenses du client.
Lire aussi : Grande distribution : Oxfam dénonce des pressions sur les producteurs et des inégalités
Données de consommation et fidélisation du client
Mais ce n’est pas tout : en proposant ces abonnements, les distributeurs forcent la main aux clients pour qu’ils leur offrent des informations capitales : celles liées à leurs habitudes de consommation.
Car, naturellement, il faut utiliser sa carte de fidélité à chaque passage en caisse, et cette dernière collecte des données : fréquence d’achat, produits préférés, panier moyen… autant d’informations qui sont ensuite analysées par l’enseigne pour affiner son offre voire les prix pratiqués en rayons.
Enfin, les distributeurs espèrent également fidéliser les clients : un client qui dispose d’un abonnement mensuel va vouloir le rentabiliser et va donc préférer une enseigne plutôt qu’une autre.
Pour Carrefour, cela va même plus loin : comme ce ne sont que les produits des marques distributeur qui bénéficient des promotions, le client va potentiellement les préférer aux grandes marques. Or, la grande distribution a une plus grosse marge de rémunération sur les marques distributeur que sur les grandes marques.
Et n’oubliez pas : en France, il est interdit de vendre à perte (hors opérations anti-gaspillage alimentaire ou périodes de soldes). Malgré la baisse de prix promise par ces abonnements, la grande distribution continue de réaliser un bénéfice sur la vente.
Illustration bannière : En proposant des abonnements, les distributeurs forcent la main aux clients pour qu’ils leur offrent des informations liées à leurs habitudes de consommation – © hxdbzxy
A lire absolument
et bien on n’arrête pas le profit !
Pourquoi douter que cela va marcher….vive les citoyens moutons. 72 euros l’année pour un petit budget c’est un caddie voir deux voir un plein d’essence etc.
Envie de vomir cette société.