Accusées de présenter le transport aérien comme étant « durable » et « écoresponsable », ces compagnies font l’objet d’un combat sans précédent pour la protection des consommateurs.
Les suppléments pour « compenser » les émissions de CO2 dans le collimateur des associations
L’avion, un mode de transport « durable » et « écoresponsable » ? Pour le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), il ne peut pas l’être par définition. Scandalisées par les compagnies aériennes qui affirment le contraire, les associations membres du BEUC (l’UFC-Que Choisir, pour la France) viennent de déposer une action collective contre 17 compagnies aériennes européennes. Sont visés par cette procédure Air Baltic, Air Dolomiti, Air France, Austrian, Brussels Airlines, Eurowings, Finnair, KLM, Lufthansa, Norwegian, Ryanair, SAS, SWISS, TAP, Volotea, Vueling et Wizz Air.
Selon l’analyse du BEUC, les compagnies aériennes emploient de nombreuses allégations trompeuses. D’une part, elles présentent le transport aérien comme « vert », alors qu’aucune des stratégies actuelles n’est capable de limiter les émissions de gaz à effet de serre. D’autre part, elles encouragent les consommateurs à payer un supplément pour « compenser » les émissions de CO2 de leur vol, alors que l’efficacité de ces compensations est largement contestée.
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Les associations de consommateurs souhaitent une décision contraignante des autorités
BEUC met également en exergue l’incitation à payer plus pour soutenir le développement des « carburants d’aviation durables ». Ces derniers, qui ne sont pas encore prêts à être commercialisés et ne représenteront qu’une part minime du carburant des avions avant la fin des années 2030, sont utilisés pour justifier des options coûteuses, censées couvrir l’impact carbone des consommateurs sur des vols futurs. Face à ces constats, Jean Yves Mano, président de la CLCV, appelle à une intervention ferme des pouvoirs publics. Selon lui, le secteur aérien représente un exemple flagrant de « mauvaises allégations vertes » et l’heure est venue d’y mettre un terme pour protéger les consommateurs.
Le BEUC, en déposant une plainte auprès de la Commission européenne, exige une enquête à l’échelle européenne et une décision contraignante commune des autorités de protection de consommateurs. Cette décision devrait interdire l’utilisation de toute allégation trompeuse et contraindre les compagnies aériennes à rembourser les consommateurs ayant été induits en erreur par ces déclarations mensongères.
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