Le bel écrin vert qu’est la ville de Nantes, unique ville française élue Capitale verte de l’Europe, accueillera les 19-23 octobre la Greenweek des Pays de la Loire. « Carrefour de rencontres autour des enjeux du Green », cet événement, en sa première édition, vise à devenir un rendez-vous essentiel des acteurs de la transition écologique pour « montrer et expérimenter nouvelles technologies et usages ». A l’heure où la région Pays de la Loire investit activement dans les secteurs « verts » pour être un acteur majeur de la transition écologique, nous avons rencontré Christophe Clergeau, son vice-président.
Mais au fait, c’est quoi le « green » ?
Le « green », pour la région, tel que défini par le site de la Green Week « est à l’origine de démarches innovantes, de projets de recherches et de création d’emplois sur l’ensemble des champs de l’économie (…) dans la voie d’un développement durable. Ici, le « Green », ce sont des actions concrètes, des solutions imaginées et testées tant par les institutions que par les entreprises du territoire
consoGlobe.com – Qu’attendez-vous de cette Greenweek ?
Christophe Clergeau – J’attends qu’elle fasse événement, pour mobiliser en région et montrer toutes les innovations concrètes autour du « green » et montrer les pistes de développement et focaliser l’attention. Des sortes de festival de ce type, il n’y en a pas beaucoup, donc nous voulons avant tout montrer la mobilisation en Pays de la Loire, et que nous sommes un terrain accueillant pour développer des initiatives. Toutefois, nous cherchons plutôt des talents et des projets que des investissements.
Tout sur la Greenweek :
consoGlobe.com – Comment une région telle que la vôtre peut-elle stimuler cette mobilisation des talents et des projets ?
CC – Tous les ans, j’emmène à San Francisco 25 personnes pour découvrir les nouvelles tendances. On y a vu que les enjeux ne se saucissonnaient pas. Donc la première impulsion de la région aura été d’amener toutes les entreprises à se poser la question du « green » par une approche globale, en encourageant une démarche RSE [NDLR : Responsabilité Sociétale des Entreprises], en apportant une aide par le conseil, en mettant en place un dispositif dynamique d’aide à la reconfiguration du projet stratégique de l’entreprise. Et donc, au total, en poussant à un questionnement systématique autour du « green ».
consoGlobe.com – De quels leviers dispose la Région et comment les actionne-t-elle pour attirer des investissements dans ces secteurs ?
CC – Notre priorité n’est pas d’attirer des investissements, mais d’engager tout le tissu économique et l’innovation dans la transition énergétique et écologique, faire se rencontrer le monde du numérique de l’industrie classique, les pure players [NDLR : les acteurs totalement investis dans un domaine] du green pour inventer ensemble des solutions nouvelles.
Depuis deux ans, avant même la Greenweek, la Région organisait une journée en avril de la RSE, pour faire se rencontrer les acteurs classiques du développement durable pour que cette approche se décline sur tous les territoires. Les déchets c’est important dans la perspective d’une économie circulaire, mais on ne peut résumer le « green » aux déchets, la question phare est celle des coopérations entre le tissu local des entreprises. Notre rôle est d’inciter à une démarche de coopération territorialisée, d’apporter de l’aide par le conseil, d’aider à l’innovation, à l’accès au crédit bancaire.
Dans le budget régional, c’est 20 millions d’euros par an d’ingénierie financière dont nous disposition, pour des prises de participation directe par exemple. Et on a lancé cette semaine un nouveau fonds d’investissement pour les Pays de la Loire pour renforcer les PME pour moderniser l’outil industriel, optimiser la consommation d’énergie et de matières premières.
Nous proposons aussi un livret d’épargne avec les banques de la région pour mobiliser l’épargne des particuliers pour la transition.
consoGlobe.com – Pouvez-vous nous donner des exemples de la réussite de cette démarche ?
CC – Dans les projets d’entreprise qu’on a pu développer et accompagner ces dernières années avec une boite à outils classique, on a à la fois centré sur l’économie circulaire, par exemple à Ancenis en Loire Atlantique avec la société Can Packaging qui fait des emballages écologiques mono matériaux, mais aussi avec des entreprises dans le domaine du numérique, comme Énergie Perspective, gagnante d’un prix Deloitte[Source]Énergie Perspective est une une plateforme en ligne de conception et de suivi de projets de rénovation des logements sur laquelle les particuliers peuvent faire un premier diagnostic, puis la plateforme suit les travaux avec l’ensemble des artisans. L’entreprise emploie aujourd’hui une cinquantaine de salariés et a levé récemment 4 millions d’euros.[/source]
Et puis on a accompagné beaucoup de sites de consommation collaborative, ainsi que des entreprises dans des secteurs plus « classiques », par exemple dans la mécanique, la métallurgie, l’aéronautique, comme Alter Val Composites sur le recyclage des matériaux composites.
Je pense aussi à Architectes et Ingénieurs Associés, qui emploie plus de 800 architectes et ingénieurs développeurs basés en Pays de la Loire. Ils ont développé Light Sail, une technologie de stockage d’énergie sous forme d’air comprimé dans les espaces vides des bâtiments qu’ils proposent maintenant à l’échelle européenne.
Enfin, l’autre exemple incontournable, c’est la position de leader national qu’a pris la région sur les énergies marines renouvelables.
consoGlobe.com – Votre engagement est fort. Y a-t-il émulation ou concurrence entre les régions sur les enjeux de la transition écologique ?
CC – Il y a 2 régions où l’ensemble des acteurs sont engagés dans la 3e révolution industrielle : la région Nord-Pas-de-Calais, et nous. Ici, nous avons ajouté la dimension agricole, et mobilisons l’ensemble des acteurs du monde économique autour des enjeux de la transition écologique, avec tous les clusters, les chambres d’industrie, les chambres consulaires. On a demandé à chaque pôle de compétitivité de développer une feuille de route. Et on constate que tous les acteurs se mettent en mouvement. L’émulation est donc là. Pour les groupes industriels, dans le secteur naval, agroalimentaire, et d’autres, la question de l’énergie et des matières premières est vitale. Il n’y a donc pas besoin de leur donner des coups de pied dans les fesses, à partir du mouvement où il y a un cadre d’animation, d’aide par le conseil et soutien à l’investissement, les choses se font très rapidement !
Notre but accompagner cette transition, que l’ensemble des secteurs économiques intègrent le green comme élément de pilotage stratégique. Le numérique ouvre des perspectives formidables pour faire vivre l’innovation ouverte et collaborative. Plus que jamais, la réussite des uns peut devenir celle des autres, et bientôt celle de tous. L’observation des nouveaux usages permet le développement de nouveaux contenus, de nouveaux services, de nouveaux modèles économiques, et finalement de nouveaux emplois. L’enjeu est donc de « faire savoir » et de « faire reproduire ».
En effet !
et en meme temps Nantes est une ville bobo de chez bobo en mode gentrificator alors hein la greenweek ça ne m’étonne pas non plus ^^
Nantes capitale verte ???
Drôle d’idée quand on sait que la ville veut sacrifier je ne sais combien d’hectares de bonne terre agricole pour y installer un aéroport dont l’utilité reste à démontrer.
Et qui, comme dans beaucoup de projets de ce genre, coûtera 3 ou 4 fois plus cher que prévu.
Je partage votre , c’est vraiment de la pure hypocrisie.