Pendant le confinement, les Français consomment plus de viande de boeuf. Sauf que la grande distribution et les abatteurs, eux, la paient moins cher aux éleveurs.
Des ventes en hausse de 18 % en magasin
C’est l’union sacrée, et une grève hors du commun qui agite le milieu bovin. Fait unique, la Confédération paysanne, la FNB (Fédération nationale bovine) et les JA (Jeunes Agriculteurs) ont lancé un appel commun aux éleveurs. Il leur est demandé de garder leurs boeufs et de ne pas les vendre à la grande distribution et aux abatteurs, tant que ceux-ci ne leur proposeront pas enfin un prix correct pour leur viande.
C’est toujours malsain. Pendant #COVID19 c’est un scandale :
La grande distribution spécule sur la crise et baisse les prix d’achat aux éleveurs.euses
Nous retenons nos animaux à la ferme !
Les politiques doivent intervenir pour réguler et répartir#PasUnPaysanDeMoins ?↘️ pic.twitter.com/SqL5HgJgBy
— Conf’ Paysanne (@ConfPaysanne) April 20, 2020
En effet, la consommation de viande de boeuf a augmenté en France depuis le début de la pandémie, de 18 % en valeur comme en volumes. Côté consommateurs, les prix ont également augmenté. Mais en parallèle, le prix payé aux éleveurs ne cesse de baisser. Cherchez l’erreur…
Les deux tiers de la marge pour abatteurs et grandes surfaces
« Les industriels et la grande distribution baissent les prix payés aux agriculteurs et achètent bien en-dessous du prix de revient, ce qui met en péril la viabilité des élevages partout en France » protestent les syndicats agricoles qui ont décidé de passer à l’action. Ainsi, quand le prix de production d’une vache charolaise est en moyenne de 4,72 euros par kilo de carcasse, il est actuellement payé moins de 3,40 euros par kilo. De même, quand le consommateur achète la viande hachée à environ une douzaine d’euros le kilo, seuls 25 à 30 % finissent par revenir à l’éleveur.
Peut-on considérer comme normal qu’abatteurs et grandes surfaces monopolisent les deux tiers du prix de la viande ? C’est pour cette raison que les éleveurs sont appelés à faire la grève de la viande, comme il y a pu avoir une grève du lait il y a quelques années de cela. Confédération paysanne, FNB et Jeunes Agriculteurs appellent à laisser les animaux dans les prés au lieu de les vendre, quitte à dépenser encore pour les nourrir. En attendant que les pouvoirs publics, alertés, daignent répondre afin que la valeur soit mieux répartie et les éleveurs mieux rémunérés.
Illustration bannière : Les éleveurs retiennent leurs animaux à la ferme tant que les prix ne sont pas remontés © JP WALLET
A lire absolument
Ils ont tellement raison !
Les consommateurs devraient profiter de ce moment pour leur acheter directement leur production ==> adieu les intermédiaires qui font énormément de profit sur leur dos fatigué par ce dur labeur !!!
Bien sûr, il faudra rester client dans l’avenir pour les remercier.