Habitat participatif : le boom de la colocation
Elle attire de plus en plus de monde ! Des locataires décident de se regrouper et de partager un toit et un loyer.
Ils apprécient par la même occasion de profiter d’un espace de vie plus grand, à moindre coût.
Chacun bénéficie de lieux privatifs préservant l’intimité, et d’autres lieux sont communs comme la cuisine, la salle à manger, la salle de bains. Souvent, les colocataires partagent les tâches ménagères, la préparation des repas et les courses. Ce rapprochement spatial favorise grandement l’échange de services.
Plusieurs formes de colocations peuvent être envisagées :
- Un étudiant habitant chez une personne âgée, lire l’article sur la cohabitation des générations
- Deux ou trois familles qui se regroupent dans une grande maison ou un grand appartement
- Des étudiants partageant le même lieu de vie.
Parfois, les colocataires se connaissent et décident d’emménager ensemble, et d’autres fois il s’agit d’inconnus qui apprennent à se connaître et à vivre en communauté.
Un seul mot d’ordre pour les colocataires : la convivialité !
« Se loger à Paris ou en région parisienne est un vrai casse-tête« , explique Cynthia, « lorsque j’ai déménagé en 2014, toute ma famille s’est installée dans une maison partagée. C’est une forme de colocation et ce type d’habitat participatif nous convient, c’est basé sur le partage« .
De nombreux sites Internet vous aideront à trouver des colocataires si tel est votre désir, comme colocation.fr, easyloc.com, colocation-adulte.fr (pour les plus de 40 ans) et bien d’autres.
L’habitat participatif, bientôt la nouvelle norme ?
Les avantages économiques sont alléchants dans ces deux cas de figure.
Les individus à la recherche d’un mode de vie plus convivial y trouveront plein de point positifs : liens sociaux renforcés, échange et partage, lutte contre l’isolement de la population vieillissante, enrichissement des individus par la diversité sociale, diversification de l’offre culturelle et associative, etc.
L’individualisme aurait-il fait son temps ?
Bonjour
Vous mettez bien le doigt sur les immenses avantages de l’habitat collaboratif, et les non moins immenses difficultés rencontrées, du moins pour l’accession à la propriété.
Je fais partie d’un tel projet à Caen : acquisition de logements privatifs et d’espaces partagés (grande salle, chambre d’amis, buanderie etc.) dans un immeuble construit par un bailleur social sur un terrain vendu par la Ville à prix préférentiel. Le groupe (14 foyers mais il faut passer à 16) est bien soudé depuis 3 ans et l’ambiance super.
L’obstacle majeur est le financement pour les familles aux revenus les plus modestes (50% des participants éligibles au dispositif Prêt Social Location Accession). Les banques ne consentent pas des prêts sur des durées très longues et objectent le dépassement du taux d’endettement de 33%, or la formule participative permet des économies importantes : localisation proche centre ville, mutualisation de services (courses, démarches, prestations professionnelles, échange de compétences) et de matériels (pas besoin de 16 machines à laver ni 16 tondeuses à gazon, étude de mutualisation de voitures…) et ce taux de 33% devient artificiel.
Difficile aussi de trouver des formules mixtes propriété-location. La loi Alur permet en théorie la constitution de coopératives mais il y a encore de très nombreux décrets à paraître et ça ne bouge pas beaucoup. L’idéal serait la coopérative d’habitants bénéficiant de prêts sur 30 voire 40 ans et plus afin de réduire le montant des annuités.
Pour la construction il sera difficile de faire la part belle aux écomatériaux, le béton, le polystyrène et la laine de verre restent moins chers que le bois et les isolants en fibres végétales et la baisse du prix du pétrole n’arrange rien.
Malgré tout l’aventure reste géniale, l’autogestion, la responsabilité et la solidarité sont des formidables moteurs pour bien vivre « ensemble chacun chez soi ».
Merci beaucoup pour votre témoignage éclairant et enthousiaste ! Je vous souhaite le meilleur pour votre beau projet collaboratif.