L’éco-logis de Neudorf : le bilan après 4 ans d’existence
Les résultats attendus en termes de performance énergétique
Après une année seulement d’occupation des lieux, les résultats étaient déjà très positifs : en une année le bâtiment n’avait pas consommé plus de 65 kwh/m2 habitable (niveau bâtiment basse consommation).
L’étude et le suivi des consommations électriques des ménages soulignait que le choix d’appareils électroménagers économes permettait d’atteindre une consommation de 2000 kWh/an et par foyer en moyenne (hors ventilation, eau chaude et chauffage, couvert par la chaudière collective solaire et gaz combiné).
Des projets sans cesse renouvelés
Les éco-logistes, toujours soucieux de modeler et d’améliorer leur concept d’éco-logis, portent de nouvelles initiatives toujours plus « écolo ».
Ainsi, un an après leur installation, ils sollicitent le maire de Strasbourg pour créer un jardin partagé le long de la ligne de tramway dans l’allée du Schluthfeld.
L’endroit, qui se situe à quelques pas de l’éco-logis, est un espace vert libre, inutilisé.
Il suffisait de demander ! Le jardin « Lombric Hardi », jardin partagé de l’îlot Lombardie a vu le jour à Neudorf en 2011.
Plus récemment, c’est l’installation de ruches sur le toit de l’éco-logis qui est développée. Ou encore la volonté de créer une clôture végétale côté nord pour délimiter leur terrain de celui d’à-côté qui appartient à la mairie. Terrain sur lequel les éco-logistes verraient déjà naître un verger urbain géré par le Lombric Hardi. La demande a été faite à la mairie, espérons qu’elle trouvera la même issue que celle pour le jardin partagé !
Une vie collective pas toujours évidente
L’éco-logis crée des liens ! Comment pourrait-il en être autrement ? La vie collective est organisée et structurée, notamment grâce aux week-ends de travaux collectifs. Et puis, il y aussi les espaces collectifs, où chacun se croise et échange.
Des comités mensuels
Les éco-logistes se retrouvent régulièrement pour des réunions. Le « comité de maison », pour tous les habitants de l’immeuble, se réunit une fois par mois afin de discuter du fonctionnement de l’immeuble. Les poubelles, le nettoyage de la salle des fêtes, de la chambre d’amis… tout est passé à la loupe !
Et les enfants ont également leur mot à dire, puisqu’ils ont eux aussi le droit à leur comité. Ils se réunissent 2 à 3 fois par mois.
Enfin, chaque année, les éco-logistes fixent plusieurs dates de journées de travaux collectifs. Objectif : travailler sur l’aménagement intérieur et extérieur de la résidence.
Mais quelques problèmes de voisinage se sont déjà posés. Le bruit des enfants, par exemple ou l’escalier extérieur conçu de telle manière que certains habitants voient constamment passer du monde devant leur fenêtre. Ou encore les balcons communicants, qui sont dépourvus de séparation visuelle.
Comme dans chaque immeuble, l’éco-logis ne coupe à la règle des problèmes des voisinages.
Ainsi, les éco-logistes n’ont pas hésité à faire appel à un médiateur, pour que ce dernier leur donne des pistes pour résoudre les déconvenues relationnelles rencontrées.
De décembre 2012 à février 2013, les éco-logistes ont reçu le médiateur un dimanche par mois durant 3h afin de travailler ce que les spécialistes en communication appellent la « communication non violente ». Comme partout, pour que cet habitat participatif fonctionne, il faut que chacun y mette du sien et accepte les compromis.
Une organisation à la pointe
Au fil du temps, les résidents se sont organisés et sont devenus des pros en matière d’organisation. Le logiciel iBahut, un logiciel de planning dédié aux écoles, leur permet de gérer les réservations de la salle des fêtes ou de la chambre d’amis. Dooble, un service web qui permet de planifier les événements, leur sert quant à lui pour planifier les dates des prochaines réunions.
Autre astuce : afin d’encourager les résidents à prendre le vélo pour leurs déplacements quotidiens, les éco-logistes ont décidé, dès la conception du bâtiment, de ne prévoir que 6 places de parking dans le garage. Et ça fonctionne ! L’abri à vélo, au toit végétal, est plein à craquer.
L’éco-logis de Neudorf : un lieu de partage
Même si cela peut parfois avoir ces inconvénients, à l’éco-logis tout le monde se connaît et chacun sait qu’il peut compter sur ses voisins en cas de problème. Cet immeuble participatif est un vrai lieu de vie, où coopération et entre-aide sont les maîtres-mots. Mais aussi, le « partage de compétences ».
Car, en effet, chacun des résidents dispose de compétences à mettre au service de ses voisins. Alors, si l’éco-logis n’est pas le lieu de vie parfait, il tend toutefois à être celui de l’idéal, où riment collaboration, respect de l’environnement et durabilité. Un bel exemple d’habitat collectif et participatif.
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Bon article, vraiment intéressant. 6 ans c’est long pour faire aboutir le projet de construction, je les félicite d’avoir tenu bon. On voit aussi que ce n’est que le début puisqu’ils ont maintenant un jardin et bientôt un verger participatif! Ils font bouger leur communauté dans le bon sens, cela donne des idées!
Article très intéressant qui aide au développement des démarches de l’habitat participatif comme celle que mène l’associatif OPHEC en région parisienne notamment à Palaiseau et à Romainville.