Alors que les Français boivent moins de vin, le vin bio arrive à se tailler une place à part. Jugé plus qualitatif et plus respectueux de l’environnement, il attise aussi la curiosité des consommateurs.
Les Français consomment moins de vin
La France pays du vin ? Selon une étude menée par Ipsos pour Sudvinbio, une association professionnelle de la viticulture biologique, la consommation de vin a baissé chez les Français. Depuis 2015, le nombre de consommateurs a chuté de six points, soit 77 %. Cette baisse est moins prononcée par rapport au Royaume-Uni (71 %, -11 points) et l’Allemagne (70 %, -10 points).
Malgré tout, la France est de loin le pays où la consommation de vin est la plus courante. C’est aussi dans l’Hexagone qu’on trouve le plus de consommateurs réguliers puisque 38 % de ses habitants consomment du vin au moins une fois par semaine contre 33 % des Britanniques et seulement 23 % des Allemands.
L’étude révèle également une différence de consommation entre les générations. En France, près de la moitié des personnes âgées de 55 ans et plus consomment du vin au moins une fois par semaine (46 %, et même 51 % des 65 ans et plus) contre un tiers des moins de 35 ans (33 %).
Ces derniers dépensent, en revanche, beaucoup plus pour acheter une bouteille de vin (17,3 euros en moyenne) que leurs aînés (8,8 euros en moyenne). Ces chiffres montrent que chez les jeunes, boire du vin à un caractère exceptionnel tandis que chez les anciens, c’est une habitude qui est ancrée, « un plaisir simple de la table ».
Le budget des européens pour une bouteille de vin : 11 euros – © George Rudy
Lire aussi : Du vin biologique pour le père au vin naturel pour le fils
Le succès du vin bio
« Consommer moins mais consommer mieux » : tel pourrait être le résumé de la nouvelle manière de boire des Français. Ils privilégient la qualité et sont donc prêts à payer leur vin plus cher. En France, le prix moyen dépensé pour une bouteille atteint aujourd’hui 11,7 euros soit une hausse de 56 % (+4,2 euros).
Dans le détail, les Français ne sont plus que 29 % à dépenser en moyenne moins de 5 euros pour une bouteille (-7 points), alors qu’ils sont maintenant 9 % à déclarer payer en moyenne 20 euros ou plus (+6 points).
Ce souci de consommer un produit de meilleure qualité a permis au vin bio de tirer son épingle du jeu. Concrètement, près de 3 consommateurs sur 10 achètent du vin bio au moins de temps en temps (29 %), contre seulement 17 % en 2015 (+12 points en 6 ans). Autre chiffre pour illustrer l’engouement particulier de la France pour le vin bio : 27 % des Français déclarent consommer plus de vin bio qu’il y a 2 ans (contre 10 % « moins de vin bio »).
Les Européens semblent avoir choisi de boire moins, mais beaucoup mieux – © JP WALLET
La qualité n’est pas le principal argument puisque, parmi les raisons qui motivent le plus de consommateurs à choisir des vins bios, c’est le respect de l’environnement garanti par sa culture et son mode de production qui est le plus cité (54 %). Arrivent ensuite la curiosité « pour essayer, tester ce produit » (40 %) et la volonté de valoriser les filières de production les plus équitables (35 %). Le fait que ces vins soient meilleurs pour la santé (32 %) ou de meilleure qualité (29 %) sont finalement des arguments moins déterminants.
Illustration bannière : Attention à l’abus d’alcool – consommez avec modération – © vovidzha
