Une « hécatombe ». Selon la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), de nombreux rapaces sont victimes de tirs. Dans la plupart du temps ils sont plombés pendant la période de chasse.
Rapaces pris pour cible – Une liste « loin d’être exhaustive »
Longtemps considérés comme des espèces « nuisibles » qui s’attaquent au gibier, aux troupeaux, voire aux enfants, les rapaces sont plus des victimes que des prédateurs. Menacés par les intoxications aux pesticides, la réduction de leurs habitats, le développement des infrastructures (lignes électriques, parcs éoliens, réseau routier) ; ces oiseaux sont aussi victimes de tirs.
Dans un communiqué publié le 15 novembre 2021, la Ligue de Protection des Oiseaux alerte sur la multiplication des découvertes de rapaces criblés de plomb alors que ces espèces sont strictement protégées.
L’organisme fait le décompte des victimes : un Épervier d’Europe et trois Faucons crécerelles (novembre et octobre 2021), un Aigle royal, une Buse variable, un Circaète Jean Le Blanc (septembre 2021) et même un rarissime Gypaète barbu (octobre 2020). Une liste qui est malheureusement « loin d’être exhaustive ».
Une « hécatombe » pour la LPO
Selon la LPO, le lien entre ces tirs et les dates d’ouverture et de fermeture générales de la chasse en France ne fait aucun doute. Elle estime que 87 % des rapaces plombés sont reçus durant cette période.
« Bien qu’il ne s’agisse pas d’actes de chasse à proprement parler, les rapaces étant en effet intégralement protégés depuis 1976, les munitions et les armes utilisées sont bien les mêmes. Erreurs d’identification ou malveillance délibérée, les tirs sur les rapaces sont beaucoup plus fréquents quand la chasse est ouverte ».
Il s’agit, pour la LPO, d’une véritable « hécatombe ». Pourtant, rien n’est réellement fait pour que cette situation cesse puisque, dans le meilleur des cas, quand l’affaire n’est pas classée sans suite et qu’il y a un jugement, « les peines prononcées sont le plus souvent clémentes et peu dissuasives ».
Par conséquent la LPO interpelle les dirigeants cynégétiques « afin qu’ils fassent le nécessaire auprès de leurs adhérents et cessent de nier leur responsabilité dans la multiplication de ces actes ». Elle réclame aussi « un renforcement des moyens d’investigation de la police de la nature de l’Office Français de la Biodiversité (OFB), ainsi que la formation des juges sur ce sujet ».
Illustration bannière : Erreurs d’identification ou malveillance délibérée, les rapaces sont plus victimes de tirs pendant les périodes de chasse – © Stanislav Salamanov
A lire absolument