Alors que jusqu’ici il devait s’appuyer sur des sous-traitants, Hermès aura bientôt sa propre ferme à crocodiles en Australie. Ce type de fermes sont tristement connus pour maltraitance animale.
Jusqu’à 50.000 crocodiles élevés simultanément d’ici cinq ans
C’est une acquisition qui aurait pu passer inaperçue, si des journalistes de la chaîne de télévision australienne ABC n’avaient pas enquêté pour remontrer le fil. Une entreprise au nom anodin de PRI Farming a récemment fait une acquisition dans l’État australien du Territoire du Nord (NT : Northern Territory)(1).
Le nouvel actif à sa disposition est la ferme The Sweet Life, jusqu’ici spécialisée dans la culture de bananes et de melons. Le montant de la transaction équivaut à 4,4 millions d’euros.
Mais les bénéficiaires finaux de PRI Farming et le projet qu’ils ont pour cette exploitation n’ont rien d’ordinaire. Comme a pu le découvrir ABC, les bénéficiaires finaux de PRI Farming sont Mick Burns, un australien qui s’est fait une renommée dans l’élevage de crocodiles, ainsi que trois Français qui entrent également au conseil d’administration d’Hermès.
Quant au projet, les demandes d’autorisations soumises au ministère australien de l’Environnement et des Ressources naturelles, que les journalistes d’ABC se sont procurés, révèlent qu’il s’agira de transformer cette exploitation en une ferme où seront élevés des crocodiles. Dans un premier temps ils seront au nombre de 4.000. Puis, au cours de la cinquième année d’exploitation, leur nombre devrait atteindre les 50.000.
Le nombre de crocodiles élevés en captivité dans l’État de Northern Territory devrait ainsi augmenter de 50 %. Toujours d’après ABC, Hermès et Louis Vuitton, qui sont « friands » des crocodiles d’eau salée australiens, contrôlent la plupart des fermes de ce genre du NT.
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L’élevage de crocodiles pour leur peau, une activité incompatible avec le bien-être animal
Le document précise que les crocodiles seront élevés tant pour leur viande que pour leur peau – afin d’en faire du cuir. Les crocodiles d’eau salée d’Australie sont particulièrement recherchés pour leur peau, qui comporte un nombre particulièrement important d’écailles par 50 cm2 de surface.
Selon les chiffres du ministère australien de l’Environnement et des Ressources naturelles, que rapporte ABC, en 2018-2019, 24.600 peaux de crocodiles ont été exportées depuis le Northern Territory, pour un chiffre d’affaires de 16,4 millions d’euros.
Comme l’a déjà montré l’association PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) dans ses enquêtes aux États-Unis, au Vietnam et au Zimbabwe, les fermes à crocodiles riment toujours avec maltraitance animale.
Les crocodiles y vivent par dizaines dans des enclos exigus, parfois au milieu de leurs excréments. Ils sont généralement tués à l’âge de 36 mois (alors qu’en milieu naturel l’espérance de vie des crocodiles peut être supérieure à celle des humains). Et la manière dont est faite la mise à mort est particulièrement cruelle : sans étourdissement ou électrocution préalable, alors que les crocodiles sont vivants, les employés des fermes leurs détruisent l’épine dorsale et le cerveau.
Illustration bannière : On utilise généralement la peau du dessous du ventre, de la queue et des flancs en maroquinerie de luxe © Mufti Adi Utomo
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