Dans la famille biodiversité ordinaire, protégeons le héron cendré

Haut sur pattes, particulièrement grand au regard des autres oiseaux de France et avec une morphologie qui le rend facile à identifier, le héron cendré est un échassier bien de chez nous qui mérite d’être mieux connu.

Rédigé par Julien Hoffmann, le 30 Jul 2021, à 18 h 35 min
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Cousin de la cigogne, le héron cendré (Ardea cinerea) est le représentant le plus grand d’Europe de sa famille : celle  des Ardéidés. Rien que pour ça il mérite un petit coup de projecteur ! Présent sur pratiquement tous les continents du globe, ce majestueux représentant de notre biodiversité ordinaire est considéré comme un bio-indicateur de la qualité des milieux et de l’abondance de nourriture disponible.

Le héron cendré, Sa majesté des étangs

Un héron cendré en vol produit un bruit que vous ne pourrez pas louper étant donné la taille de ses ailes. D’une envergure frisant les 2 m et pouvant peser jusqu’à 1,2 kg, le héron cendré est ce qu’un chasseur du dimanche appellerait « une belle bête »… Et en réalité un naturaliste du lundi aussi !

Que mange un héron cendré ?

Cet échassier apprécie tous les types de zones humides à partir du moment où celles-ci sont suffisamment poissonneuses puisque le poisson est sa première source de nourriture… Les propriétaires de bassins remplis de poissons rouges vous le confirmeront. À ce menu, le héron rajoute volontiers rongeurs, batraciens et autres lézards, quand il va chercher bombance en milieux agricoles.

héron cendré

Long cou, ailes grises, bande noire sur la tête : voici un héron cendré ! © Ryzhkov Sergey

Quand vient le moment de se multiplier, les hérons cendrés vont chercher des zones arborées pour construire leurs nids en hauteur, sur la canopée, au-dessus même des arbres. Pouvant créer de véritables colonies, ils ne rechignent pas du tout à se mélanger avec d’autres espèces telles que les corbeaux ou les cormorans pour ce qui est de la nidification.

Les 3 à 5 oeufs vont être couvés par les deux parents durant environ 27 jours puis les juvéniles seront bichonnés pendant 2 mois supplémentaires avant de prendre leur envol tout seuls.

Particularités du héron cendré

La grégarité est inscrite profondément dans le fonctionnement de cette espèce et le héron cendré peut vivre en colonie même au moment de la reproduction.

En règle générale, ces oiseaux ne sont solitaires que le temps de leur recherche alimentaire où la concurrence peut être rude même si cela ne les empêche pas de se retrouver par la suite pour dormir tous ensemble dans de grands arbres pour se protéger des prédateurs.

Statut de protection du héron cendré

Que ce soit en France, en Europe ou dans le reste du monde où elle est présente, l’espèce est considérée comme étant en « préoccupation mineure ».
La protection du héron cendré est assurée en France par l’Arrêté du 29 octobre 2009, article 3, qui interdit chasse, perturbation ou destruction de l’espèce comme de son milieu.

Les menaces qui planent sur le héron cendré

Pendant longtemps la protection du héron cendré ne coulait pas de source alors que ses effectifs diminuaient, notamment du fait de la concurrence entre l’espèce et les pêcheurs ou les pisciculteurs.

L’espèce se porte désormais globalement bien et les menaces qui pèsent sur elle relèvent surtout du recul des zones humides et éventuellement d’une sylviculture qui ne prend pas en compte ses besoins.

héron cendré

En haut… tout en haut d’un arbre si vous cherchez un nid de héron cendré © Jordi Jornet

Comment aider le héron cendré

Le héron cendré est relativement facile à observer, même quand on ne veut pas sortir de sa voiture étant donné le nombre de fois que l’on peut le croiser au bord de la route… Il est encore plus facile à identifier car aucun d’échassier ne lui ressemble et que ses dimensions le différencient facilement de ses éventuels confrères.

Observez donc cet animal étonnant et laissez-vous surprendre par sa capacité à chasser en toute discrétion dans plusieurs types de milieux. Et être tout ce qu’il y a de bruyant quand il arrive à son « dortoir » pour la nuit.

En quoi cela aidera-t-il l’espèce ? Mieux connaître et comprendre une espèce, c’est avoir plus de légitimé pour en parler et pour défendre le milieu où elle vit. Et ce n’est pas une mince affaire quand on parle de donner un coup de patte à une espèce !

Illustration bannière : Le héron cendré apprécie grandement pêcher son repas © Ondrej Prosicky
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