L’huile d’olive, pour les consommateurs, est un véritable casse-tête : régulièrement, des huiles vendues comme « extra-vierges », soit la meilleure qualité possible, sont déclassées. Mais une fois sur les étals, difficile de les identifier… surtout que la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes ne nomme pas les entreprises fautives. Foodwatch, après une nouvelle étude italienne sur le sujet, demande donc plus de transparence.
Les huiles d’olive épinglées (à nouveau) par un magazine italien de défense des consommateurs
En France, le magazine 60 Millions de Consommateurs se charge régulièrement d’épingler certains produits et autres fraudes alimentaires ; en Italie, il y a Il Salvagente. Et ce dernier est revenu à la charge, dans son numéro de mai 2021, contre les huiles d’olives qu’il avait déjà analysées en 2015… avec les mêmes résultats. Sur les 15 huiles d’olive extra-vierges analysées par un laboratoire indépendant (qui travaille avec la douane italienne), 7 ont échoué aux tests et ont donc été déclassées. Soit près de 50 %, ou le même taux qu’en 2015.
Ces huiles présentaient des défauts au niveau de l’analyse dite organoleptique, soit l’analyse sensorielle. Car pour être qualifiée d’extra-vierge, une huile doit respecter, en plus de qualités chimiques, des qualités olfactives ou encore gustatives strictes. C’est ce qui permet aux producteurs de justifier un prix entre 30 % et 40 % supérieur pour l’huile extra-vierge par rapport à l’huile vierge.
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Un taux de défaillance similaire en France… mais sans précisions
Il Salvagente se permet, non sans s’attirer les ires des producteurs en question, de nommer les entreprises et même les huiles qui ont fait défaut. Ce qui n’a pas manqué de provoquer la réaction de l’association Foodwatch : certaines de ces huiles sont vendues en France.
Or, souligne l’association, la DGCCRF a identifié le même taux d’irrégularités sur le marché français… mais ne donne aucune précision sur les entreprises concernées, les produits ni même les sanctions prononcées.
Goûts de moisissure, d’humidité ou de rancissement… Ingrid Kragl, directrice de l’information chez Foodwatch explique : « Certaines des marques italiennes épinglées sont distribuées en France, comme Carapelli ou De Cecco Cela ne signifie pas que toutes les huiles vendues par ces entreprises sont frauduleuses, mais on est en droit de se demander ce qu’il y a vraiment dans les bouteilles qu’on achète. »
L’association demande, via une pétition, plus de transparence de la part de la DGCCRF, afin que les consommateurs puissent choisir en toute confiance leur huile d’olive extra-vierge et ne soient pas victimes de fraude.
Pour en savoir plus et signer la pétition, c’est ici
Manger du faux pour de vrai – les scandales de la fraude alimentaire, de Ingrid KRAGL
La fraude alimentaire est un business juteux. Et pour cause : vendre de la nourriture trafiquée, illégale, contrefaite, contaminée est moins risqué – et parfois plus rentable – que de s’adonner au trafic de drogue ou d’armement.
Illustration bannière : Huile d’olive – 1 sur 2 n’est pas aussi vierge extra qu’elle le prétend- © HQuality
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En effet c’est bien de nous donner l’info mais c’est mieux de nous la donner complète! Quelles sont les huiles d’olive à éviter???
Bien l’info, mais il faudrait aussi nommer les huiles frauduleuses, sinon suspicion sur toutes les huiles.