L’huile de palme ne pourra plus être importée en Europe pour servir de biocarburant. Pour rappel, 75 % de la production totale d’huile de palme sert aujourd’hui à alimenter des moteurs.
Le Parlement européen se soucie de l’impact environnemental de la consommation d’huile de palme
Les eurodéputés ont voté « l’élimination progressive » de l’huile de palme des carburants sur le territoire européen. Ce vote suit celui d’une résolution en avril 2017, par laquelle ils appelaient la Commission européenne à « prendre des mesures pour faire progressivement cesser l’utilisation d’huiles végétales qui entraînent la déforestation, y compris l’huile de palme, dans les biocarburants ». Désormais, l’utilisation de l’huile de palme devrait être réservée à des usages dans l’alimentation, les savons, les bougies et les cosmétiques. La mesure votée par le Parlement sera maintenant soumise à une discussion entre la Commission européenne, le conseil des ministres européens et le Parlement.
La production d’huile de palme nécessite en effet la conversion de forêts (souvent primaires) en plantations en monoculture, ce qui a pour conséquence une déforestation massive en Asie du Sud-est, la région du monde où l’essentiel de l’huile de palme est produit.
Huile de palme : l’Indonésie et la Malaisie font savoir leur mécontentement
Sans surprise, le vote à Strasbourg a suscité le mécontentement dans les principaux pays producteurs d’huile de palme. L’Indonésie et la Malaisie produisent à elles seules 90 % de l’ensemble de l’huile de palme consommée dans le monde (40 millions et 21 millions de tonnes respectivement). En Malaisie, 2.000 propriétaires d’exploitations ont fait le chemin jusqu’à la capitale Kuala Lumpur, pour manifester devant les bureaux de la Délégation de l’Union européenne. Les manifestants ont présenté une pétition signée par 103.000 personnes travaillant dans l’industrie de l’huile de palme appelant l’Union européenne à ne pas adopter de mesures qui pourraient restreindre les importateurs d’huile de palme. Des exemplaires de la pétition ont ensuite été envoyés aux ambassades de 17 États européens.
Par le passé, le gouvernement malaisien avait promis que si des restrictions vis-à-vis de l’huile de palme étaient adoptées en Europe, il « prendrait les mesures nécessaires afin de protéger les droits et les moyens de subsistance des agriculteurs malaisiens ».
À l’inverse, on se réjouit du côté des défenseurs de l’environnement qui dénoncent sans répit depuis de nombreuses années les scandales liés à la production d’huile de palme tels que la déforestation, la perte d’habitats des orangs-outans, la destruction des zones humides, l’expropriation des populations indigènes locales… Leurs multiples campagnes ont porté leurs fruits et les consommateurs européens semblent de plus en plus sensibilisés à ce problème.
Illustration bannière : Huile de palme et biocarburants – © CHAIWATPHOTOS
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C’est déjà une bonne avancée pour ces cultures dévastatrices !
Il faut maintenant franchir une autre marche: son utilisation intempestive dans l’alimentation pour raisons économiques mais qui a des conséquences importantes pour notre santé cardio-vasculaire. Combien de personnes en consomment sans le savoir puisqu’elle est partout ? On peut lire les étiquettes sur les produits emballés mais qu’en est-il des pâtisseries et des viennoiseries des industriels qui l’utilisent pour remplacer le beurre et qui revendent leurs produits aux boulangers qui ne les fabriquent plus et qui ne mentionnent pas la composition ?