Orbital Marine Power vient de mettre à l’eau une toute nouvelle hydrolienne au faux air de vaisseau spatial dont les deux turbines peuvent produire 2 MW.
Une machine flottante de 680 tonnes
Quand on la regarde, on croirait voir une sorte d’avion posé sur les flots ou bien un sous-marin futuriste, voire un vaisseau spatial tout droit échappé d’un film de Marvel. Pourtant, il s’agit en fait d’une immense hydrolienne flottante. Derrière son design innovant se dissimule toute sa complexité…
L’ensemble pèse 680 tonnes, ce qui ne l’empêche pas de flotter, entre un tube central en acier de 74 mètres de long pesant 550 tonnes, et deux ailes accueillant chacune une turbine de 1 MW, maintenue au moyen de deux points d’ancrage.
Comment cela fonctionne-t-il ? C’est tout simplement la force des flots qui permet d’actionner les pales, le courant permettant de générer une production d’électricité à la fois stable et prévisible, du fait des amplitudes de marées.
Une fabrication locale à 80 %
Certes, en termes de style comme d’époque, on est bien loin des travaux pharaoniques de l’usine marémotrice de la Rance, à Dinard, dont le barrage accueille 24 groupes de production d’électricité de 10 MW chacun, là aussi au moyen de la force de la marée, et de la retenue d’eau. Une usine toujours opérationnelle et qui vient d’ailleurs de changer certaines de ses turbines.
Pour autant, le principe appliqué par Orbital Marine Power dans les îles Orcades, au nord de l’Écosse, n’est guère éloigné(1). Pour l’instant, l’engin imaginé à 80 % via des fournisseurs du Royaume-Uni par la société écossaise a été raccordé au centre de recherche European Marine Energy Centre (EMEC) à des fins de tests.
Le coût de production de l’électricité par cette hydrolienne est estimé à 225 euros/MWh. Un coût comme toujours appelé à décroître si cette technologie se déploie.
La consommation d’environ 2000 foyers
Cette sorte de mini-centrale marémotrice est pour l’instant la plus puissante qui soit au monde. La marge de progression en matière de production d’énergie hydro-électrique est encore énorme : à l’heure actuelle, seuls 0,75 % des besoins énergétiques de la planète sont produits ainsi, selon une étude publiée en 2020 alors que notre planète est majoritairement constituée d’océans(2).
Pour l’instant, cette centrale flottante imaginée par Orbital Marine Power est capable de brasser 600 m2 de surface d’eau, via les deux turbines de 20 mètres de ses deux bras articulés de 18 mètres de long.
The @Orbitalmarine O2 tidal turbine has arrived safely in Orkney following a two day tow by @leaskmarine.
It is temporarily moored at Deer Sound while final commissioning and tow trials are completed, then onto EMEC’s Fall of Warness tidal test site. #FloTEC #ResearchImpactEU pic.twitter.com/EVLwikePiT
— EMEC (@EMEC_Ltd) April 26, 2021
Sa capacité de production équivaut à la consommation d’environ 2000 foyers, et permettrait de compenser 2.200 tonnes d’émissions de CO2 par an. Mais son grand intérêt, comparé à des équipements ruineux ou au coût de construction exorbitant d’un barrage, est son faible coût qui la rend bien plus pratique à déployer.
Tel est bien le but poursuivi par Orbital : imaginer les solutions les plus low cost possible.