L’idée leur est venue il y a un an en Allemagne, en plein été. Elles sont toutes les deux en stage dans la même entreprise. Au cours de leurs pérégrinations urbaines, elles découvrent un concept, le « kleiderei », une sorte de bibliothèque du vêtement. On s’y abonne mensuellement pour pouvoir louer des habits et en changer régulièrement sans fréquenter les magasins et remplir son dressing de « coups de coeur » spontanés que l’on ne remettra peut-être jamais.
Une penderie partagée à Paris
Les deux étudiantes rentrent en France avec l’envie d’importer ce concept mode écologique. Elles se lancent avec en tête l’objectif de fonder leur propre penderie partagée à Paris. À la rentrée 2015, elles deviennent étudiantes-entrepreneures grâce au programme Pépite de l’Université de Nanterre et donnent un nom à leur projet, Hylla. Elles suivent des cours en ligne et travaillent à plein temps au lancement de leur entreprise.
Hylla : la location de vêtements au mois
Elles chinent dans les friperies et magasins d’occasions pour se créer une première garde-robe à tester dans des événements à Paris. Le retour des clientes est positif et c’est le début de leur rendez-vous mensuel à La Recyclerie, haut lieu des initiatives écologiques dans la capitale.
On peut y louer à l’unité une pièce et ce pour un mois. Céline et Amandine sélectionnent elles-mêmes des tenues originales et colorées à l’instar de leur philosophie de vie. Depuis mars, ce sont 70 clientes qui ont essayé le concept.
La penderie partagée, une manière de consommer autrement
Pour Amandine, la penderie partagée promeut une manière de « consommer autrement ». Ancienne « shopping addict », elle ne se rendait pas compte auparavant de l’impact écologique de ses achats parfois compulsifs. Petit à petit, elle s’est mis à fréquenter les friperies et à s’ouvrir à un mode de consommation plus respectueux de l’environnement : « une prise de conscience ».
Sa rencontre avec Céline, plus sensibilisée à ces questions a achevé de la convaincre de l’importance de modifier notre rapport à la mode en France à l’instar des pays nordiques d’où vient le concept de penderie partagée. Le concept d’Hylla se situe dans la veine de l’économie du partage, où l’on loue des services plutôt que d’acheter des biens.
Des habits de seconde main et des créations écologiques
L’industrie de la mode est la deuxième industrie la plus polluante. De plus en plus d’initiatives se créent mais la France reste encore bien en retard sur la consommation responsable. Hylla a aussi pour but de mettre en avant des petits créateurs de mode écologique. Une manière idéale pour eux de tester leurs créations grâce à la location.
Une campagne de crowdfunding lancée sur Ulule leur a permis de récolter les 8.000 euros nécessaires au lancement. Amandine et Cécile préparent le développement de leur plate-forme de location web qui ouvrira dans quinze jours. On pourra sélectionner des pièces sur catalogue puis se les faire livrer.
Pour l’instant, les deux entrepreneures ont sélectionné 400 pièces « pour pouvoir créer son propre style et avoir plus de choix ». Seul bémol : « difficile de trouver toutes les tailles comme on chine ». Mais Hylla a pour but d’être ouverte à toutes les femmes et toutes les morphologies. Et les hommes ? « Il y a une demande aussi, alors pourquoi pas ? ».
Aujourd’hui, Hylla s’installe aux Grands Voisins à Denfert-Rochereau. Les bureaux et la « la penderie partagée » y sont pour une année. Il est possible de venir au showroom sous rendez-vous. Le site internet de location de vêtements en ligne est lancé officiellement le 21 février prochain. Une soirée de lancement aura lieu aux Grands Voisins, le 23 février de 18h à 22h30