En 1981 fut lancée l’étude INTERSALT, portant sur la relation entre les principaux facteurs de risques connus – incluant l’apport journalier en sodium – et l’évolution de la pression artérielle. Cette étude démontra clairement qu’une augmentation de la pression était corrélée à d’importants apports en sodium, via l’alimentation.
Ainsi, la pression systolique, ou la pression artérielle mesurée lors de la phase de la systole, c’est-à-dire lors de la contraction du coeur, est majorée de 10 mm de mercure si l’apport journalier en sel est majoré de 5,7 g, et ce en dehors de la prise en compte d’autres facteurs tels que l’IMC ou la consommation d’alcool. À l’inverse, une réduction de l’apport sodé (qui contient du sodium) s’accompagne automatiquement d’une minoration de la pression systolique.
Limiter sa consommation de sel est essentiel dans la lutte contre l’hypertension artérielle
Cette relation entre sodium et tension artérielle semble trouver son explication au niveau du fonctionnement rénal : en effet, les reins sont incapables, au-delà d’une certaine quantité de sodium, de l’excréter. Il va donc être réabsorbé pour rester dans l’organisme, induisant une augmentation de la volémie, ou du volume total de sang circulant dans l’organisme, par un phénomène d’osmose (le sel crée un appel d’eau) et donc, par conséquent, une augmentation de la pression vasculaire.
De plus, depuis une quinzaine d’années, les chercheurs ont mis en évidence plusieurs gènes impliqués dans la régulation de la pression sanguine. Or, tous ces gènes, sans exception, jouent aussi un rôle sur le contrôle de la réabsorption rénale de sodium.
Les aliments riches en potassium contre l’hypertension
On peut encore maximiser les résultats par la consommation d’aliments riches en potassium, comme l’a tout aussi nettement démontré l’étude INTERSALT qui révèle un effet hypotenseur de cet ion, d’autant plus marqué que l’apport alimentaire sera élevé.
Une autre étude a depuis apporté sa pierre à l’édifice : dans les années 2000 est lancée l’étude DASH – sodium -, acronyme pour Dietary Approaches to Stop Hypertension, une « approche nutritionnelle pour réduire l’hypertension ». Une cohorte de 412 personnes divisées en trois lots a été suivie pendant un mois. Chaque lot a reçu un apport strictement contrôlé en sodium sous forme de sel de table (chlorure de sodium), respectivement de 8, 6 et 4 g par jour. En parallèle, ces personnes furent soumises à deux régimes distincts : soit un régime standard, caractérisé par un apport en potassium n’excédant pas 1.7 g par jour, soit le régime DASH, caractérisé par un apport élevé en potassium de 4,4 g par jour.
Les résultats sont édifiants : la tension la plus basse est obtenue par l’association du régime DASH avec un apport en sel minimal de 4 g. À l’inverse, et sans surprise, la tension maximale se retrouve pour un régime standard avec une consommation de 8 g de sel.
Conclusion : il faut privilégier la consommation d’aliments pauvres en sodium, c’est-à-dire tous les produits bruts, n’ayant subi aucune transformation, à l’état naturel. Ces aliments contiennent des quantités négligeables de sodium. Il faut également privilégier les aliments riches en potassium, présent naturellement dans la plupart des aliments, notamment fruits et légumes. Ceci est recommandé pour toutes les personnes hypertendues et pourrait être élargi dans le cadre d’une campagne de prévention visant à limiter l’apparition de l’hypertension liée à l’âge.
Une alimentation riche en végétaux frais et en produits naturels permet donc de maintenir une pression artérielle correcte et de préserver sa santé cardio-vasculaire.