L’ibuprofène, connu aussi sous le nom d’Advil ou de Nurofen, est un anti-inflammatoire connu, fréquent et qui peut être délivré sans ordonnance. Pourtant, son utilisation peut être nocive.
Que reproche-t-on à l’ibuprofène ?
Les sportifs de haut niveau connaissent bien cet anti-inflammatoire non-stéroïdien et en consomment de fortes doses, souvent chaque jour, parfois même avant et après leurs efforts afin d’éviter les douleurs musculaires. D’autres adeptes, souvent plus âgés, sont satisfaits de ses effets sur leurs douleurs rhumatismales. Pourtant, comme tous les médicaments, l’ibuprofène comporte des effets secondaires et notamment sur la fertilité masculine.
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Les scientifiques français et danois en charge de l’étude publiée dans les Comptes rendus de l’académie américaine des sciences (PNAS) alertent sur les dangers de l’ibuprofène : « De toutes les molécules que j’ai testées, l’ibuprofène est la plus efficace pour provoquer des déséquilibres hormonaux à la fois chez l’adulte et le foetus », précise Bernard Jégou, responsable des travaux et directeur de l’Institut de recherche en santé, environnement et travail.
Quels sont les impacts sur la fertilité masculine ?
Pour l’étude, 31 sportifs ont été testés. Certains ont pris un placebo, les autres 1.200 mg d’ibuprofène par jour pendant six semaines. Résultat, dès le quatorzième jour, le taux d’hormone hypophysaire – qui influence la production de testostérone – a commencé à grimper. Autrement dit, « Les testicules qui peinent à produire la testostérone sont hyperstimulés par l’hypophyse pour maintenir ce taux de testostérone », explique Bernard Jégou.
On ne connaît pas encore précisément les conséquences de l’ibuprofène sur le long terme, et on ne sait pas non plus si d’autres anti-inflammatoires non-stéroïdiens entraînent les mêmes effets sur la santé reproductive.
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À ceux qui souffrent, les scientifiques conseillent de continuer leur traitement. Mais à tous ceux qui l’utilisent comme préventif, ils sont sans concession : « l’usage préventif chez les sportifs n’a aucun sens. En plus d’être inutile, il les expose à des risques rénaux, cardiovasculaires et d’hémorragies digestives », termine le responsable des travaux.
Illustration bannière : Homme prenant de l’ibuprofène – © Djomas
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