Impact environnemental des usages audiovisuels : 30 % de CO2 en plus d’ici 2030 ?

Les usages audiovisuels en France pourraient voir leur empreinte carbone augmenter de 30% d’ici 2030 si les tendances actuelles se poursuivent. Les terminaux utilisateurs, les réseaux et les centres de données sont les principaux contributeurs à cette hausse préoccupante.

Rédigé par Anton Kunin, le 9 Oct 2024, à 9 h 37 min
Impact environnemental des usages audiovisuels : 30 % de CO2 en plus d’ici 2030 ?
Précédent
Suivant

Face à cette situation, des solutions existent pour inverser la tendance. En misant sur l’écoconception des services audiovisuels et en promouvant des pratiques de sobriété numérique, il serait possible de réduire les émissions de gaz à effet de serre de ce secteur d’un tiers par rapport à 2022, ont estimé l’Arcom, l’Arcep et l’ADEME dans une étude conjointe.

Les usages audiovisuels, 0,9 % de l’empreinte carbone totale de la France quand même !

Télévision, replay sur Internet, Netflix, YouTube, TikTok… Combien nous « coûtent », en termes d’émissions de gaz à effet de serre, nos usages audiovisuels ? Trois organismes français, à savoir l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques) et l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), viennent de publier une vaste étude conjointe pour répondre aussi concrètement que possible à cette question. On y lit que les usages audiovisuels représentent aujourd’hui 0,9 % de l’empreinte carbone totale de la France et 2,9 % de la consommation électrique nationale.

Une heure de consommation audiovisuelle génère entre 6 et 57 grammes de CO₂ équivalent, soit l’équivalent des émissions d’un TGV parcourant 2 à 20 kilomètres. Ces chiffres, qui peuvent étonner, s’expliquent tout d’abord par le fort impact environnemental de la fabrication des « terminaux utilisateurs » (téléviseurs, smartphones, ordinateurs), suivis par le fonctionnement des réseaux de communication et des centres de données.

Usages audiovisuels : là aussi, la sobriété est nécessaire pour diminuer l’empreinte carbone

La télévision linéaire représente à elle seule 52 % de l’empreinte carbone de l’audiovisuel en France. Cela s’explique par le fait qu’elle demeure l’usage le plus important et qu’elle est principalement consommée sur des téléviseurs, appareils particulièrement énergivores. À usage égal, il est intéressant de noter que la télévision linéaire a un impact environnemental plus faible que la vidéo à la demande, notamment en raison des infrastructures nécessaires au streaming.

Si les tendances actuelles se maintiennent, les émissions de gaz à effet de serre liées aux usages audiovisuels pourraient augmenter d’environ 30 % d’ici 2030. Cette hausse est préoccupante dans le contexte des objectifs nationaux de réduction des émissions. Cependant, des mesures peuvent être prises pour inverser cette tendance. En combinant l’écoconception des services audiovisuels avec des mesures de sobriété numérique, il serait possible de réduire les émissions de ce secteur d’un tiers par rapport à 2022.

Quelques bonnes pratiques pour réduire l’empreinte carbone de ses usages audiovisuels

L’écoconception des services audiovisuels implique de repenser la manière dont ces services sont proposés aux utilisateurs. Il s’agit, par exemple, de limiter les stratégies de captation de l’attention telles que l’« autoplay » ou les incitations subtiles (« nudge »), de donner plus de contrôle aux utilisateurs sur les paramètres de qualité et de consommation, de proposer des modes de consommation plus sobres et de limiter la collecte de données à des fins publicitaires.

Par ailleurs, sensibiliser le public aux bonnes pratiques peut également avoir un impact significatif. Il est recommandé de privilégier une connexion au réseau fixe (Wi-Fi) plutôt qu’au réseau mobile (4G/5G) pour les programmes à la demande, d’adapter la qualité des contenus au support de visionnage en choisissant une qualité HD (voire moindre encore) plutôt que UHD/4K lorsque cela n’est pas nécessaire. Et, pour l’écoute de contenu audio, préférer les versions sans vidéo comme les podcasts.

Lire aussi
Sobriété numérique : les Français sont loin d’être de bons élèves

Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...



Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. et comme d’habitude, de l’internet bashing… SANS le comparer aux médias physiques! Les CD/DVD/vinyles non recyclables emballés fabriqués à base de pétrole qu’il faut produire, transporter, stocker et bruler et aller chercher en voiture au magasin, c’est surement pire!! Et si le streaming augmente, c’est parce que le physique diminue…

Moi aussi je donne mon avis