Grands consommateurs de soja en provenance d’Amérique latine notamment pour l’alimentation du bétail, les États européens ne devraient plus rester indifférents aux conséquences néfastes de cette culture dans les pays du Sud.
Dans le Gran Chaco, un territoire grand comme l’Autriche est désormais dédié à la culture du soja
En 2016, l’Europe a importé 46,8 millions de tonnes de soja, dont 27,8 millions en provenance d’Amérique du Sud.
Or, pour cultiver le soja destiné à l’export, 8,8 millions d’hectares de forêts ont été transformés en champs en Argentine, Bolivie et au Paraguay, soit une superficie totale équivalente à celle de l’Autriche. Plus précisément, il s’agit de la région du Gran Chaco, recouverte à l’origine d’une forêt de 110 millions d’hectares. Seule l’Amazonie pouvait se vanter d’avoir une forêt vierge de superficie comparable, mais ça c’était autrefois !
Car la déforestation continue : entre 1990 et 2015, l’Argentine a perdu 22 % de ses forêts, la plupart ayant été transformées en champs où est désormais cultivé le soja, au mépris « de la vie et de la santé des populations locales ainsi que de la biodiversité ».
Pour la faune locale, c’est ni plus ni moins leur habitat qui est détruit. Selon une étude récente de l’université Humbolt, plus de la moitié des oiseaux et un tiers des mammifères vivant dans le Gran Chaco disparaîtront d’ici 10-25 ans à moins que des mesures soient prises rapidement.
Mighty Earth : L’Europe devrait mettre en place de nouvelles obligations pour les importateurs de soja
Sur place, la situation est catastrophique. Les fonds consacrés à la protection du Gran Chaco par le Congrès argentin en 2016 étaient largement en-dessous de ce qui est nécessaire : seuls 77 % du montant requis ont été octroyés.
Selon l’ONG américaine Mighty Earth, qui a mené pendant un an cette enquête sur les conséquences de la culture du soja, les plus grands importateurs européens (les Pays-Bas, l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie) ne doivent pas fermer les yeux sur cette catastrophe environnementale(1). À l’heure actuelle, aucun de ces pays n’a obligé ses entreprises à justifier ni de la provenance du soja qu’ils importent, ni du caractère légal de sa culture sur place.
Certains acteurs occidentaux de l’import-export du soja se sont certes engagés à ne pas encourager la déforestation, mais en l’absence d’outils rendant possible un contrôle, cet engagement reste un voeu pieux, affirme Mighty Earth.
En France, vingt grandes entreprises, donc Lactalis, Bigard ou encore les distributeurs Carrefour, Auchan et Casino, Super U sont dans le collimateur de Mighty Earth, de France Nature Environnement et des juristes de Sherpa, une ONG de protection et de défense des populations victimes de crimes économiques, pour leur approvisionnement en soja. Ces associations demandent à de présenter un moratoire sur le soja importé d’Argentine et du Paraguay, en particulier de la région du Gran Chaco pour nourrir poulets et cochons consommés en France.
Illustration bannière : Les bulldozers en action – © Jim Wickens, Ecostorm via mightyearth.org
A lire absolument
J’ai vu un reportage qui nous montre qu’en Argentine, par exemple, un des plus grands producteurs de soja, toutes les plantations utilisent des pesticides dans des proportions absolument époustouflantes, nuisibles et toxiques dangereusement pour les personnes et où les enfants commencent à naître avec un tas de malformations…… et l’UE importe cette saloperie ???? absolument incroyable, mais où va la planète ???? c’est ça le progrès ???