Impression à la demande, l’imprimante et la distribution en question
Il existe un principe que nul ne peut objecter : tout objet manufacturé a un impact écologique.
L’imprimante
Partant ainsi du constat que toute impression nécessite une imprimante, il faut tenir compte de son empreinte écologique dans la chaîne de production du livre. Avant de fonctionner, il faut la fabriquer, une opération qui a déjà une incidence en elle-même.
Puis, pour fonctionner l’imprimante a besoin d’électricité, des dépenses en énergie qui seraient multipliées en fonction du nombre d’imprimantes par librairies… Imaginons maintenant que chaque libraire possède ce type de matériel pour pratiquer l’impression à la demande plus facilement : cela impliquerait une multiplication des impacts associés, pour des matériels dont la durée de vie est bien plus faible que pour les rotatives d’impression classique.
Les fabricants d’imprimantes peuvent se frotter les mains : un marché de milliers d’imprimantes haut de gamme (on n’imprime pas un livre à la demande sur l’imprimante de Monsieur Tout-le-monde) est en train de naître.
La distribution
Une fois le livre imprimé, encore faut-il le distribuer. Si l’impression à la demande est une commande, il sera nécessaire de distribuer chaque impression faite de façon individuelle. Or, le moyen employé pour distribuer les livres aura un coût plus ou moins élevé selon le type de transport, mais il ne pourra être nul.
Il en va de même pour une impression chez un libraire en possession d’une imprimante à la demande. Le moyen pour réduire au maximum cet impact réside dans l’unique solution suivante : le lecteur se déplace chez son libraire, mais cet impact zéro ne concernera que le paramètre « distribution » de la chaîne de production du livre.
Et il ne tient pas compte évidemment du « transfert de coût écologique » de l’imprimeur, libraire ou éditeur, vers le lecteur-acheteur, venu par ses propres moyens : si chacun prend sa voiture pour se rendre dans un centre d’impression à la demande en périphérie d’une grande ville, par exemple, la facture CO2 du poste « distribution » pourrait être gigantesque.
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Ainsi, force est de constater que des solutions alternatives voient le jour ce qui est une bonne chose pour la promotion et le développement d’une filière de l’édition durable. En revanche, il est très difficile d’établir un bilan carbone complet de la chaîne de production d’un livre, de son impression à sa distribution. Du fait des multiples paramètres qui entrent en jeu et des différentes options qui se présentent à chaque étape, il n’y pour le moment pas de vérité établie, mais des pistes de réflexion, chacune apportant un bout de la solution.
L’impression à la demande répond de façon très pertinente aux problématiques de gestion des stocks et de réduction du pilonnage. Mais elle n’offre pas de solutions quant à la traçabilité de la matière première, à l’impact écologique dû à l’encre utilisée, et à celui dû à la distribution.
Article mis à jour et republié
Comme toujours, critiquer le coté vide du verre semble préférable à certains qui refusent aveuglément de considérer l’intérêt du coté plein.
À ce train, même la diffusion numérique y trouverait à redire.