L’inclusive Business, quand l’entreprise s’attaque à la pauvreté

Rédigé par Jean-Marie, le 13 Sep 2014, à 15 h 59 min
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Comment mesurer l’impact d’une démarche d’inclusive business ?

Éliminer les pénalités de pauvreté

inclusive-business-vertusIl y a un paradoxe bien connu des économistes qui ont constaté qu’il n’est pas rare que les consommateurs les moins riches, ou les plus pauvres, paient leurs produits ou services plus chers que les consommateurs aisés.

Ce surcoût, baptisé « pénalités de pauvreté » représente donc des montants « indus » auxquels une démarche d’inclusive business va s’attaquer en priorité. Ces pénalités du pauvre peuvent exister dans bien des secteurs comme l’a bien montré un des théoriciens de l’approche BoP, qui a C.K. Prahalad comparé les prix de différents produits et services dans un quartier résidentiel de Bombay et dans un bidonville proche.

L’apparition du micro-crédit, popularisé par le prix Nobel Mohammed Yunus, a permis de s’attaquer à une des principales causes pénalités de pauvreté, l’inégalité dans l’accès au système financier et au crédit, hors l’acceptation de taux de crédit quasi-usuriers.

Quand on élimine ces surcoûts ou « pénalités », cela corrige certaines défaillances spontanées du marché qui dysfonctionne : en offrant des produits (ou services) moins cher, on libère un surplus de revenu disponible et donc de pouvoir d’achat pour le consommateur. On contribue à son bien-être mais aussi à l’économie.

Pour une entreprise qui souhaite mesurer les impacts positifs, y compris sociaux, de sa démarche d’inclusive business, il existe plusieurs cadres théoriques et méthodologies[6]. Il s’agit toujours de commencer à mesurer et à collecter des données, partant du principe que « ce qui se mesure, est bien réalisé » [7]. Ces cadres servent aussi à bâtir un modèle théorique du modèle d’affaire utilisé pour pouvoir l’améliorer.

Les exemples d’inclusive business

Faire accéder les milliards d’individus les plus pauvres aux biens et services essentiels en se basant sur des relations purement marchandes est une belle idée à la mode. Et on peut légitimement se demander si les actes suivent les promesses dans la durée au-delà des premiers enthousiasmes et effets de communication. 

En juillet 2012, le groupe français Lafarge a initié un programme de microfinance pour lutter contre le mal-logement du millard de personnes qui aimerait accéder à un habitat décent. Lafarge va s’appuyer sur la microfinance pour faciliter la construction de logements « durables et à prix réduits ».

Dans quatre prochains articles nous détaillerons des exemples concrets de projets d’Inclusive Business menée par des grands groupes :

  • Schneider Electric  électrise la pyramide avec MiCROSOLet son programme BiBop

schneider-electric-programme-bibop

  • Awango By Total éclaire l’Afrique (à venir)
  • Novartis soigne l’Inde (à venir)
  • Fundooz, la stratégie Inclusive Business et BoP de Danone en Inde (à venir)

Des exemples où on verra que l’inclusive business renvoie plus à une notion de création de nouveaux marchés que de l’occupation de marchés existants. Une preuve de créativité et d’efficacité des valeurs en économie. Et la créativité ne va pas forcément de soi, d’où l’élaboration d’un protocole BoP à destination des entreprises désireuses de s’engager.

A suivre …

 *

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[2]Le WRI considère qu’un revenu de 3.000 dollars/an (en parité de pouvoir d’achat) est le minimum en-dessous duquel une personne fait partie de la « base de la pyramide » et quantifie le marché à 5.000 milliards de dollars.
[3]Membre du Groupe de la Banque mondiale, IFC est la plus importante institution mondiale d’aide au développement dont les activités concernent exclusivement le secteur privé. http://www.ifc.org/
[4]https://www.businesscalltoaction.org/uncategorized/2013/06/brazilian-company-pupa-commits-to-expand-access-to-education-for-500000-children/
[5]Envirofit.org
[6] Ces frameworks s’appellent « BCtA Reports Resulting Framework », ou « IRIS , WBCSD’s Measuring Impact », « the Oxfam Poverty Footprint », ou encore le  «  BIF M and E system ».  Il existe aussi le programme des Nations Unies, appelé Business Call to Action (BCtA) qui est une alliance globale au sein du United Nations Development Programme dont le siège est à New York.
[7]« What gets measured gets done »
[8]http://www2.schneider-electric.com/sites/corporate/fr/groupe/developpement-durable-et-fondation/acces-a-lenergie/solutions.page
[9] http://www.total.com/fr/Zoom-sur-Awango-by-Total-au-Burkina-Faso
[10]http://www.giz.de/

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Jean-Marie Boucher est le fondateur de consoGlobe en 2005 avec le service de troc entre particuliers digitroc. Rapidement, il convertit ses proches et sa...

3 commentaires Donnez votre avis
  1. faire du marché avec les pauvres, ils sont plus nombreux!
    ex: coca en zambie, faut déjà importer ou commander des palettes de coca pour avoir 1 kit anti diarrhée « gratuit »(kit qui coute 20 cts ), de qui se moque t’on!
    Sans compter que cette boisson provoque des douleurs d’estomac, l’ostéoprose…, alors en vendre à des gens pauvres!

  2. Attention au-dessus de l’encart HEC il y a plusieurs paragraphes identiques qui se suivent…

  3. Bravo. Tres bel article qui fait une bonne synthèse du sujet. On attend les aures exemples concrets d entreprises

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