La mutation de l’indice de réparabilité en un indice de durabilité bouleverse le monde de l’électronique. En plaçant la durabilité au coeur des préoccupations, le paysage des appareils pourrait bien changer. Quels sont les impacts pour consommateurs et fabricants ?
De la réparabilité à la durabilité
Introduit en 2021, l’indice de réparabilité avait sonné comme une promesse pour les consommateurs. En effet, il s’agissait d’une simple note sur dix pour comprendre la facilité de réparation d’un appareil. Pourtant, 2024 marquera un tournant. L’indice de durabilité entrera en scène pour donner une vision plus holistique de nos appareils. Plus qu’une réparation, c’est la longévité des produits qui sera évaluée. Imaginez un téléviseur qui ne montre pas de signes de fatigue au fil des années, ou un smartphone qui résiste aux nombreuses sollicitations du quotidien. Ce nouvel indice semble être le phare vers lequel l’industrie doit naviguer.
L’électronique est un secteur à fort impact environnemental, et les chiffres le confirment. La fabrication d’un produit électronique représente 80 % de son impact environnemental. Ainsi, en orientant les critères vers la robustesse et la fiabilité, l’indice aspire à pousser les fabricants vers une production plus consciente et respectueuse. L’Ademe voit cela comme un levier puissant : « Notre objectif est clair. Pousser les fabricants à envisager la réparabilité et la durabilité comme des critères essentiels de conception. Et à terme, nous espérons une consommation plus sobre et réfléchie. »
Vers une nouvelle forme européenne ?
Cependant, tous les fabricants ne sont pas encore sur la même longueur d’onde. Si certains, comme SEB, facilitent l’accès aux pièces détachées, d’autres restent en retrait. Cindy Augusto, de Spareka, témoigne : « Il y a un contraste flagrant entre les entreprises. Certaines s’investissent pleinement dans cette démarche de durabilité, quand d’autres proposent des pièces à des prix exorbitants, rendant parfois la réparation plus coûteuse que l’achat d’un nouvel appareil. » Cette problématique du coût, souvent rédhibitoire, demeure un enjeu majeur pour concrétiser l’ambition d’une consommation plus durable.
Avec l’introduction de cet indice, la France se positionne comme pionnière dans le combat pour une économie circulaire. Un combat qui pourrait bien influencer les pratiques au-delà de nos frontières. Les acteurs associatifs, dont HOP, ne s’y trompent pas et militent déjà pour que ce modèle serve d’exemple à l’échelle européenne. Si l’indice de durabilité tient ses promesses, il pourrait bien signifier le début d’une transition où l’obsolescence serait reléguée au rang de souvenir.
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