De tous les types de sites industriels, ce sont les centrales thermiques qui occasionnent les dégâts les plus importants pour la santé humaine et l’environnement.
Les centrales thermiques allemandes et polonaises polluent toujours beaucoup
La pollution occasionnée par les sites industriels coûte à la collectivité entre 227 et 433 milliards d’euros par an. Telle est l’estimation que vient de dévoiler l’Agence Européenne de l’Environnement dans son dernier bilan sur la question et montrant une augmentation par rapport à 2016. La quantification de l’impact économique de la pollution est une voie relativement nouvelle, d’autant plus qu’il s’agit de quantifier l’impact causé par chaque grand site industriel individuellement. Et cette approche donne des résultats édifiants : il se trouve que la moitié du coût pour la collectivité occasionné par la pollution en provenance de sites industriels, est causée par tout juste 211 sites (sur les 11.655 recensés par l’Agence Européenne de l’Environnement). Ces 211 sites correspondent aux 2 % des sites les plus polluants en Europe.
Parmi ces sites les plus polluants, on retrouve surtout des centrales thermiques (fonctionnant principalement au charbon, mais aussi au gaz et au fioul). Elles correspondent à 24 sites parmi les 30 sites industriels les plus polluants. Quinze d’entre elles se trouvent en Europe de l’Ouest et du Nord, dont sept en Allemagne. C’est d’ailleurs en Allemagne que se trouvent 4 des 5 centrales thermiques les plus polluantes. Mais le pays qui en compte le plus, en nombre, est la Pologne.
Le coût de la pollution atmosphérique plombe la richesse nationale de nos pays
Globalement, cette analyse des niveaux d’émission des différents sites industriels à travers le continent européen a permis de conclure que les secteurs les plus polluants sont, dans l’ordre, l’énergie, l’industrie lourde, la production de carburants, l’industrie légère, la gestion des déchets, l’élevage et le traitement des eaux usées.
Le coût pour la collectivité de cette pollution atmosphérique comprend le coût des soins et des services d’aide dans la vie quotidienne pour les personnes atteintes de maladies chroniques voire d’invalidité permanente. Rentre également dans ce calcul le versement du revenu de remplacement (arrêts maladie, pensions d’invalidité…) des personnes ne pouvant pas travailler à cause des maladies causées par la pollution atmosphérique. Ce coût est en effet gigantesque : il représente 2 à 3 % du PIB de l’Union européenne et dépasse même le PIB de chacun des pays européens pris individuellement.
Illustration bannière – Pollution : quelques sites industrielles coûtent des milliards – © Bilanol
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