L’impact du textile sur l’environnement provient principalement de l’utilisation de produits chimiques dans l’industrie du tannage et pour la coloration. L’industrie du cuir représente à elle seule, 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires. C’est une source majeure de pollution au niveau mondial notamment par la production de chrome 6 hexavalent.
Industrie textile : l’impératif de toujours produire plus, plus vite et à moindre coût
Ce sont quelque 130 milliards de pièces de vêtements qui sont produites chaque année sur le plan mondial et le problème auquel fait face cette industrie est que chaque pièce rapporte en moyenne un profit qui n’est que de 4 %.
La tendance naturelle de la mode et du textile est de produire toujours plus de pièces de vêtements avec des marges toujours plus faibles sur un rythme toujours plus rapide, ce qui est peu compatible avec la nécessaire transformation écologique qu’il faudrait entamer pour préserver la planète et moins atteindre la santé des consommateurs.
À ce niveau de profitabilité, les industriels sont tous à l’affût de zones de production toujours moins chères. Derrière la Chine qui reste le premier producteur mondial, des pays comme l’Inde, le Bangladesh, le Vietnam ou la Turquie, sont devenus des producteurs majeurs avec des normes de protection sociale très basses. D’où les catastrophes comme celles du Bangladesh avec les 1.200 morts de l’usine du Rana Plaza.
Pourtant des solutions existent, notamment via l’utilisation croissante de matériaux éthiques et écologiques. Un récent salon qui s’est tenu à Londres sur le sujet de la mode éthique a mis en avant qu’il existait plus de 1.200 solutions proposant ainsi un large choix aux industriels.
Les industriels du textile amorcent enfin leurs efforts
La transformation du textile en une industrie circulaire vertueuse se joue aussi en aval, au niveau du recyclage. Un pays comme les États-Unis jette 13 millions de tonnes de vêtements par an dont une grande partie n’est pas recyclée, ni transformée en matériaux de construction ou d’isolation, comme on le fait par exemple avec le métisse. En France, ce sont chaque année 700.000 tonnes de vêtements qui sont mises sur le marché. L’enjeu est donc considérable.
Certains grands industriels comme H&M ou Marks and Spencer commencent à prendre la mesure du problème et à profiter des innovations techniques pour offrir des gammes de produit moins polluantes. Par exemple, Marks & Spencer a lancé un programme appelé « Plan A » qui cherche à atteindre 100 objectifs durables et qui montre que ses efforts ont déjà rapporté 625 millions de livres à la société.
Le groupe britannique est également partenaire du programme « Better Work » dont l’un des enseignement majeur est le suivant : le groupe a démontré qu’augmenter les salaires pour les ouvriers textiles augmenterait leur productivité. En effet, 65 % des usines vietnamiennes participant au programme « Better Work » ont vu leur productivité et leurs ventes augmenter lorsque les salaires de base ont été augmentés.
Urgence environnementale et standards sociaux contre-balancent, péniblement, la course à la réduction des coûts de l’industrie textile : vos vêtements deviennent progressivement moins polluants.