Le web semble découvrir – tardivement – que les vêtements sont souvent produits dans des conditions peu éthiques. « On était déjà au courant« , pensera-t-on. Le sommes-nous vraiment ? Sorti en 2015, le documentaire Sweatshop. Deadly Fashion revient sur les conditions de production des vêtements, en images. Vues les réactions, l’information du grand public sur ce que cachent les vêtements qu’ils achètent semble loin d’être superflue.
Sweatshop. Deadly Fashion : non, la plupart des grandes marques de prêt-à-porter ne sont toujours pas éthiques
Un documentariste norvégien, Joakim Kleven, a donc pris le parti de montrer les images, en emmenant des amateurs de mode là où les vêtements sont produits : au Cambodge. Là, les réalisateur les a fait travailler dans les mêmes conditions que les ouvriers locaux. Les blogueurs et blogueuses Frida, Ludwig et Anniken ont ainsi travaillé selon le rythme habituel des ouvriers du textile dans une usine, et ce durant quelques jours.
Mode, quand deux réalités se rencontrent
Des conditions qu’ils ont trouvé « injustes », pour citer Anniken. On a un peu envie de dire « sans rire ». « Quand on commence à parler à une personne [un ouvrier], on se rend compte qu’elle a autant de valeur que nous », ajoute-t-elle. On croit rêver, mais on ne s’arrêtera pas à cela. Et mieux vaut une prise de conscience sur le tard que jamais.
Derrière les vêtements, l’humain, faut-il encore le souligner ? Eh bien, oui !
Le documentaire, qui peut être visionné en ligne, en anglais et en espagnol, est constitué de cinq parties. Loin d’être juste un cliché de quasi téléréalité sur l’amateur de mode face à la vraie vie, ce documentaire présente une véritable réflexion sur l’univers textile et sur le quotidien peu enviable des travailleurs textiles.
Si l’on s’étonne de la crédulité des blogueurs norvégiens, on ne reste pas insensibles non plus à ce qu’on voit.
Derrière cette initiative, il y a aussi la volonté de faire prendre conscience aux consommateurs que la plupart des marques ont encore de gros progrès à faire en matière d’éthique. Aux consommateurs de réagir et leur faire comprendre, par leurs choix, par leurs actions, qu’ils ne cautionnent pas ces pratiques. Le consommateur vote avec sa carte bleue.
Acheter en conscience
Industrie textile : vers une prise de conscience plus globale
Oui, de nombreux textiles n’ont pas la fibre verte et contiennent des substances toxiques, ce que dénoncent régulièrement certaines associations comme Greenpeace.
Ce que dénoncent aussi les associations est que ces substances, dans les procédés de teinture notamment, ont un impact non seulement sur l’environnement, la santé du consommateur mais également sur les employés qui travaillent sur les différents sites de production.
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Vers le textile éthique, pas à pas
Il se passe en fait lentement le même type de processus que pour l’alimentation : là où le consommateur souhaite acheter de plus en plus de bons produits, issus de cultures plus respectueuses de la santé et de l’environnement, il est temps de se pencher sur la composition et les conditions de production des textiles.
À la suite du tournage, les jeunes victimes de la mode ont décidé de s’impliquer activement pour améliorer la vie des travailleurs. La jeune Anniken s’est ainsi attaqué à un gros morceau en dénonçant la censure du groupe H&M, qui ferait tout pour éviter que des vidéos soient tournées dans ses usines. Si le sujet vous intéresse, un documentaire a traité cet aspect plus dans le détail en 2014, réalisé par Discovery & Documentary HD Channel, Le monde selon H&M :
Illustrations : © Sweatshop, deadly fashion
C’est comme pour tout ce qui « dérape » en ce moment: nous sommes souvent coupables par action, comme par omission. Il faut dépoussiérer nos valeurs endormies et être des consom’acteurs impliqués! Il faut consommer avec discernement, changer nos habitudes et dénoncer ces drames de la société de consommation pour sensibiliser le plus grand nombre et sanctionner les industriels. Ce n’est pas valable que pour le textile.