Tous les élèves passionnés par les sciences ont tenté l’expérience : dès lors qu’on leur disait que le mouvement perpétuel était impossible, ils trouvaient mille manières pour tenter de réfuter cette théorie. Et c’était toujours un échec. Pourtant, une entreprise minière a annoncé son intention de développer un train « infini » qui ne nécessiterait pas d’être rechargé. Comment est-ce possible ?
Un train électrique qui se recharge tout seul… grâce à la gravité ?
En attendant que la fusion nucléaire permette d’avoir de l’énergie infinie, l’entreprise minière Fortescue a décidé de développer un train qui n’a pas besoin de source d’énergie externe. Un train électrique, très précisément, qui utiliserait la force de gravité pour recharger ses batteries. Mais non, que les amateurs de science-fiction ne s’emballent pas : nous ne sommes pas encore à l’ère des moteurs gravitationnels ou anti-gravitationnels. La physique, derrière le projet, est simple.
L’idée est la suivante : prenez un train et mettez-le sur une colline, il descendra tout seul grâce à la force de gravité. En utilisant un frein régénératif, soit un système capable de produire de l’électricité en même temps qu’il ralentit le train, il est donc possible de recharger des batteries qui permettront alors à la locomotive de remonter la pente… et ainsi de suite.
Un système qui nécessite un terrain bien particulier
En termes théoriques, c’est possible. Reste à savoir si c’est réalisable et pour développer le projet, Fortescue a racheté pour 200 millions d’euros l’entreprise britannique Williams Advanced Engineering, que certains connaissent bien pour être tout simplement la maison-mère de l’écurie Williams de Formule 1.
Mais le projet n’a pas vocation à être appliqué à grande échelle : il est rendu possible par la fonction des trains en question. Ces derniers transportent la production minière de Fortescue en Australie et sont donc beaucoup plus lourds à l’aller, entre la mine et l’usine, qu’au retour. Cette différence de poids fait que l’énergie nécessaire pour le retour est inférieure à celle nécessaire à l’aller.
Sans compter que le relief entre en jeu : il faut des montées et des descentes pour que le système de freinage régénératif puisse recharger les batteries. Mais si le projet se concrétise, Fortescue pourrait consommer des dizaines de millions de litres de carburant en moins par an : les 54 locomotives en ont consommé 82 millions de litres en 2021.
Illustration bannière : Un train électrique qui se recharge tout seul – © Drew Halverson
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