Bien que l’IA génère plus d’emplois qu’elle n’en détruit pour l’instant, ces nouveaux postes sont souvent mal rémunérés et moins bien protégés. L’OIT appelle à une meilleure protection sociale et à une formation continue des salariés pour accompagner cette transition.
Les emplois traditionnellement occupés par des femmes sont aussi les emplois les plus « automatisables »
Lors du sommet sur l’IA à Paris, le directeur général de l’OIT, Gilbert Houngbo, a exprimé sa préoccupation quant aux effets de l’automatisation du travail sur les femmes. En effet, de nombreux emplois destinés à être automatisés, comme ceux dans les centres d’appels et l’écriture de contenu, sont majoritairement occupés par des femmes. Cela risque de creuser les inégalités entre les sexes sur le marché du travail.
Selon Gilbert Houngbo, cette transformation radicale, bien qu’inéluctable, doit être accompagnée par des mesures sociales et économiques fortes pour ne pas marginaliser davantage les travailleuses. Il appelle également à une réflexion sur les soutiens nécessaires pour éviter que ces catégories d’emplois, souvent précaires, ne disparaissent sans alternatives solides.
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La crainte de perdre leur autonomie professionnelle est de plus en plus exprimée par les salariés
Bien que l’IA semble pour l’instant créer plus d’emplois qu’elle n’en détruit, les nouveaux postes proposés sont souvent moins bien rémunérés et moins bien protégés. La création de 75 millions d’emplois menacés par l’IA, selon les prévisions de l’OIT, n’est pas sans poser de problèmes. Christy Hoffman, la secrétaire générale du syndicat UNI Global Union, a souligné lors du même sommet que de nombreux travailleurs craignent de perdre non seulement leur emploi mais aussi leur autonomie professionnelle.
En outre, Christy Hoffman et Gilbert Houngbo s’accordent pour insister sur l’urgence de mettre en place un système de protection sociale efficace et des programmes de formation continue pour permettre aux travailleurs de s’adapter à ces nouveaux défis imposés par l’IA.
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