Ce n’est pas la sardine qui a bouché le port de Marseille, mais des canoës. Mardi 14 juin dernier, des militants du collectif Stop Croisières ont interdit l’accès au port de Marseille à un paquebot de croisière, le Wonder of the Sea. Ce collectif, qui rassemble des associations comme Extinction Rebellion ou Alternatiba, réclame l’arrêt des escales des bateaux de croisière dans le port de Marseille.
Les croisières de tourisme, un voyage très polluant
Le collectif dénonce une industrie très polluante, tant pour la qualité de l’air à Marseille que pour les mers ou en ce qui concerne les émissions de CO2.
Stop croisières : les arguments
« Dans Marseille et sa région, respirer tue prématurément 2.500 personnes par an », pouvait-on lire sur les pancartes du collectif Stop Croisières lors du blocage du port de Marseille le 14 juin dernier. Une pollution due non seulement aux véhicules de transport, mais également aux navires de croisière qui accueillent à Marseille 1,8 million de croisiéristes lors de la saison d’été.
En effet, d’après l’association France Nature Environnement, un bateau amarré à quai pollue autant que… 1 million de voitures ! Tant en termes d’émission de dioxyde d’azote que de particules fines. En effet, les paquebots doivent continuer à alimenter leurs machines, même à l’arrêt, fonctionnant comme des générateurs géants. Il faut dire que des machines à alimenter, il y en a : nombreuses piscines, cinémas, patinoires, mini-golfs, casinos… Les paquebots de croisière sont suréquipés pour divertir leurs passagers.
Cette pollution pourrait pourtant être évitée : à quai, les bateaux pourraient fonctionner à l’électricité, mais de nombreux ports, à l’instar de celui de Marseille, ne sont pas équipés pour alimenter ces géants des mers.
Les armateurs de ces bateaux répondent, à ceux qui les accusent de rejets polluants, qu’ils « nettoient » les émissions de leurs cheminées avec des dispositifs de lavage. Le plus souvent, les substances polluantes issues de ce lavage terminent dans la mer, comme les eaux usées des navires et le reste des retombées de leurs fumées. Une pollution qui participe à l’acidification des océans et la destruction des écosystèmes marins, déjà bien mal en point.
Un autre argument du collectif Stop Croisières : la pollution émise par ces navires géants. « 4,4 tonnes d’équivalent CO2 : c’est l’empreinte carbone d’une croisière standard pour deux personnes, alors que les accords de Paris nous limitent à 2 tonnes d’équivalent CO2 par personne et par an ! » Or les activités de croisière sont loin d’être prioritaires dans notre « budget carbone ».
Les quelques solutions qui existent pour limiter les émissions polluantes des bateaux de croisière sont loin d’être suffisantes. L’électrification des quais peut permettre de limiter les émissions dans les ports, mais pas en mer. Certains nouveaux paquebots en construction peuvent fonctionner au gaz : une solution qui ne diminue que de 20 % son impact carbone.
Interdire les croisières ?
Alors, faudrait-il purement et simplement interdire les croisières de tourisme ? Une solution qui pourrait être raisonnable au vu des problèmes déjà effectifs liés à la pollution de l’air dans les villes, et des enjeux climatiques qui nous attendent dans les prochaines décennies.
Le collectif Stop Croisières souhaiterait interdire l’entrée du port de Marseille aux navires de croisière, ce qui est le cas dans d’autres villes. Depuis le 1er août 2021, les grands paquebots de croisière sont par exemple interdits d’amarrer dans le centre historique de Venise. Les paquebots menaçaient en effet le fragile équilibre de la lagune et défiguraient la ville.
Mais les défenseurs des croisières de tourisme font valoir que les industries navales françaises, dont sont issus certains navires de croisière, pourvoient des milliers d’emplois. En outre, les lobbys sont forts, notamment à Marseille où le Club de la Croisière opère des pressions auprès des élus pour continuer à faire venir ces géants des mers dans le port de Marseille. Or les retombées économiques des croisières sont minimes pour les territoires, pour des touristes qui se mêlent bien peu aux populations locales.
Pour le moment, les navires de croisière sont encore les bienvenus dans les ports français. Mais si la pression populaire s’intensifie, certains pourront peut-être fermer leurs portes à ces géants des mers…
Votre photo represente un des milliers de ferries croisant en méditerranée
Faut il supprimer le transport maritime ? et aussi aerien , ferroviere, routier … ?
Commençons par reduire le nombre de consommateurs/pollueurs de la planete et reduisant la population. Ca parait evident mais meme les verts n’en parle pas.