Un débat de fond sur l’émergence de «l’économie durable»
L’opposition par la voix de Hélène Masson-Maret (UMP) a reconnu qu’il faut absolutment combattre toute pratique «frauduleuse» mais alerte sur le fait qu’un «texte interdisant cette obsolescence pourrait avoir un effet pervers car l’avenir réside peut-être dans des produits programmées à durée limitée, destinés à être renouvelés si leur coût est bas», a-t-elle relativisé citant l’exemple des sacs plastiques biodégradables.
L’économie circulaire en perspective
En fait, ce dont on débattu les sénateurs, c’est de l’émergence de l’économie circulaire, d’une économie plus frugale qui exploite bien plus intensément les 5R : RÉDUIRE, RÉPARER, RÉUTILISER, RECYCLER ET RÉINVENTER
«Des citoyens essaient de se libérer de cette emprise» a souligné Evelyne Didier (CRC, communiste) évoquant «marchés de l’occasion, échanges, prêts, achats en commun, mutualisation, frugalité». «Gardons-nous de penser que le système peut se contrôler facilement car cela implique une véritable révolution et un retournement des valeurs».
C’est en effet plutôt au consommateur d’être vigilant et d’encourager l’économie de fonctionnalité par ses choix de consommation : l’autopartage, la colocation, le troc, …
Toutes ces approches privilégient l’utilisation du produit pas la l’objet lui-même ni sa propriété. Et quand on achète un objet, on choisit un modèle réparable, et pas forcément le bas de gamme le plus cheap, car il finira à la poubelle très vite.
Ce à quoi le centriste Yves Détraigne (UDI-UC) avertit : «A ceux qui pensent que nous prendrions le risque de fragiliser encore la croissance, je dis qu’à l’économie du jetable, il nous faut substituer l’économie du durable, au premier sens du terme». A-t-on vraiment besoin de la dernière version de sa marque de smartphone préférée ?
«En prévoyant un ensemble de mesures visant à obliger les entreprises à allonger la durée de vie des objets, en proposant la réparation plutôt que le tout jetable, en prévoyant des sanctions pour les entreprises, cette proposition prend en compte les nouvelles contraintes environnementales» s’est réjouie la députée Laurence Rossignol.
Inciter le consommateur ou contraindre les entreprises ?
Il n’est pas sûr qu’en faisant peser à nouveau des contraintes sur les entreprises françaises on incite Apple et les autres grandes marques à renouveler moins vite leurs gammes pour nous faire acheter plus.
Et finalement, toute nouvelle contrainte imposée aux entreprises finit toujours par se retrouver dans le prix des produits payé par les consommateurs. Alors quelle est la bonne formule pour faire changer les choses ?
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Sur l’obsolescence programmée :
- Obsolescence programmée : vos appareils condamnés à mort ?
- Le point sur la durabilité des appareils électroménagers …
- Surconsommation – la fin du marketing de la frustration ?…
- Découvrez l’économie de la fonctionnalité, nouvelle manière de consommer
- Les statistiques du recyclage avec le Planetoscope
- Encyclo écolo : L’obsolescence programmée
exactement ! nous sommes au courant de tellement de choses mais rien n est changer , ceci dit l obsolence sur certains produit est à privilégier , machine à laver par exemple , les tv aussi , ils y ont trouver leur économie là dedans !
Je ne peux qu’applaudir des deux mains à la création d’une telle loi. D’un autre côté, en démontant une machine en panne, on peut souvent trouver ce qui a cassé, ce qui ne marche plus. En ce qui me concerne, transformateur d’un sèche-linge : remplacé pour 15 euros, une petite recherche de doc sur Internet et un peu d’huile de coude.
Je suis outrée par l’obsolescence programmée!
Effectivement il faudrait l’interdire car non seulement c’est une arnaque pour les consommateurs, mais c’est un gâchis catastrophique pour l’environnement!
L’obsolescence des appareils électroniques n’est plus programmée. Ce n’est plus la peine : les prix toujours plus bas se traduisent par une moindre qualité et donc une moindre durée de vie. Mais, surtout, les logiciels demandent toujours plus de ressources d’une version à l’autre. Par exemple, la mise à jour d’un iPhone 3 le fait tellement « ramer » qu’on ne peut plus l’utiliser. Et il faut 70 fois plus de mémoire vive pour écire un texte dans Word par rapport à il y a 10 ans. Source des chiffres :
greenIT