Avec la hausse des tarifs de l’énergie, certains ménages en difficulté budgétaire rognent sur les dépenses liées à l’entretien des installations de chauffage. Or, ces équipements doivent être correctement entretenus, rappellent les professionnels du secteur. Les pompiers du Doubs, qui sont intervenus 470 fois l’hiver dernier en raison d’incendies causés par les appareils de chauffage ou d’intoxications au monoxyde de carbone dans leur seul département, tiennent ainsi à rappeler les bons gestes.
« Qu’il s’agisse d’une cheminée ou d’une chaudière, un mauvais entretien peut avoir de graves conséquences humaines et matérielles, pourtant évitables », soulignent-ils auprès de France 3 Régions. Alors, que faire pour s’en prémunir ?
Accidents de chauffage : attention au monoxyde de carbone, mortel
Chaque année en France, près de 4 000 intoxications au monoxyde de carbone sont responsables d’une centaine de décès. Le monoxyde de carbone se fixe sur les globules rouges, à la place de l’oxygène, ce qui peut provoquer la mort en une dizaine de minutes seulement. Les personnes gravement intoxiquées peuvent également souffrir de séquelles à vie telles que des maladies neurologiques (paralysie, troubles de la motricité) ou des migraines chroniques.
Problème de taille : le monoxyde de carbone, qui est donc un gaz mortel, est totalement indétectable ; d’où l’extrême importance de s’en protéger. Il s’agit d‘un problème de santé publique pouvant concerner tous les foyers, puisque ce gaz inodore et invisible survient dès lors qu’a lieu une mauvaise combustion au sein d’un appareil de chauffage fonctionnant au bois, à l’essence, au charbon, au gaz naturel, au fuel, au pétrole, au propane ou à l’éthanol.
Quels sont les appareils qui produisent du monoxyde de carbone ?
Dans un logement, de multiples appareils peuvent donc provoquer la formation de monoxyde de carbone en cas de dysfonctionnement. Ce gaz peut ainsi provenir d’équipements divers tels qu’un poêle, un groupe électrogène, un chauffe-eau, une chaudière, une cheminée, une cuisinière, un chauffage d’appoint (non électrique)…
Les causes conduisant à la production de monoxyde de carbone sont généralement liées à un mauvais entretien des appareils concernés.
L’entretien annuel des équipements de chauffage non électriques est indispensable pour diminuer les risques d’accident.
Comment éviter l’intoxication ?
Pour éviter toute intoxication au monoxyde de carbone, il est donc primordial de surveiller et faire régulièrement entretenir les appareils suivants :
- Les chauffe-eau et chauffe-bains non électriques ;
- Les chaudières fonctionnant au bois, au gaz, au fioul et au charbon ;
- Les poêles et inserts de cheminées ;
- Les chauffages d’appoint mobiles non électriques ;
- Les cuisinières à bois, charbon et gaz ;
- Les groupes électrogènes à fioul, essence ou tout moteur thermique qu’il soit fixe ou mobile ;
- Mais aussi, les moteurs automobiles fonctionnant dans les garages ;
- Les appareils extérieurs de type brasero de même que les barbecues.
Concernant les groupes électrogènes et barbecues, ces appareils n’ont rien à faire dans un lieu fermé, quand bien même il s’agit d’une cave ou d’un garage. Leur place est à l’extérieur du logement.
Pour éliminer le monoxyde de carbone dans une maison, faites entretenir vos équipements
La meilleure des protections contre le monoxyde de carbone est donc de faire contrôler chaque appareil concerné avant sa remise en route. Un contrôle qui doit être effectué chaque année par un professionnel qualifié, car si ces équipements sont défectueux, ils peuvent produire du monoxyde de carbone.
Si vous êtes locataire, vous pouvez faire appel au chauffagiste ou plombier de votre choix pour entretenir votre ou vos appareils, sauf si le bail prévoit que ce choix revient au bailleur lui-même. En cas d’équipements collectifs, c’est au propriétaire de l’immeuble ou au syndicat de copropriétaires de faire appel à un professionnel.
Important : en cas d’accident lié à un appareil mal entretenu, l’assureur peut refuser toute indemnisation, s’il n’est pas possible d’apporter la preuve de l’entretien régulier de l’équipement par un professionnel.
Autre conseil pour éviter les intoxications au monoxyde de carbone : aérer votre logement chaque jour, au moins 10 minutes. Un bon réflexe à adopter même lorsqu’il fait froid, qui en plus vous permettra de faire de petites économies de chauffage en évacuant également l’humidité de votre maison, un logement humide étant plus long à réchauffer. L’installation d’un détecteur de monoxyde de carbone peut également être utile.
A noter : la vérification annuelle des appareils concernés comprend également le ramonage de la cheminée, qui doit avoir lieu chaque année. Après intervention, le professionnel vous remettra un certificat de ramonage que vous devrez conserver. En cas de sinistre, votre assureur vous le demandera.
A lire aussi : Le monoxyde de carbone, se protéger de l’invisible danger
Reconnaître les effets du monoxyde de carbone pour agir au plus vite
Gaz inodore et invisible, le monoxyde de carbone n’a pas d’odeur ni de goût. Il est donc primordial de savoir reconnaître les premiers symptômes d’une intoxication, pour agir au plus vite : maux de tête, vertiges, nausées, vomissements doivent vous alerter. Votre premier réflexe doit être d’aérer le logement puis de sortir immédiatement à l’extérieur pour appeler les secours (112). Si vous habitez en appartement, refermez la porte derrière vous et ne prenez pas l’ascenseur. Il faudra ensuite arrêter les appareils à combustion concernés, mais vous devrez agir uniquement en fonction des recommandations émises par les secours. Le plus important dans un premier temps : respirer un air non intoxiqué.
Autres risques liés à l’utilisation des équipements de chauffage en hiver : les incendies. Comment les éviter ?
Protéger sa maison contre les incendies liés aux équipements chauffants
Plusieurs bons réflexes permettent d’éviter les départs de feu liés au chauffage en hiver :
- Ne posez jamais rien sur vos radiateurs ou à proximité directe, quelle que soit leur source de chauffage. Un conseil qui vaut pour tous les équipements émettant de la chaleur (cheminée, poêle, etc.).
- Respectez scrupuleusement leurs conditions d’utilisation figurant sur les notices fournies à l’achat, de même que les conseils des professionnels ayant procédé à leur révision.
- Fermez le robinet d’arrivée du gaz naturel de votre cuisinière, dès lors que vous partez en week-end ou plusieurs jours de suite.
- Nettoyez régulièrement les brûleurs de votre cuisinière à gaz pour que le mélange air-gaz puisse se faire sans obstruction. Bon à savoir : une flamme correcte ne noircit jamais le fond des casseroles.
- Si votre cuisinière est raccordée au gaz via un tuyau souple, remplacez-le au plus vite par un tuyau flexible à embouts vissés, qui tient bien mieux en place. Si vous en possédez déjà un, pensez à vérifier sa date de validité.
- Ne faites pas l’impasse sur l’entretien annuel des appareils de chauffage non électriques : ramonage de la cheminée, révision de la chaudière, etc.
- Concernant le chauffage à gaz : son entretien régulier est indispensable. Les chaudières à gaz doivent être vérifiées chaque année. Leur bon fonctionnement réduit les risques d’incendie tout en vous permettant de réaliser des économies d’énergie.
Autres précautions à prendre concernant les appareils à gaz :
Avant mise en service d’un nouvel appareil à gaz, exigez un certificat de conformité à votre installateur. Ce document atteste que l’équipement a été installé selon la réglementation en vigueur. Les appareils neufs qui fonctionnent au gaz naturel doivent impérativement être dotés du marquage CE.
Si vous suspectez une fuite de gaz, dont l’odeur est décelable contrairement à celle du monoxyde de carbone, aérez tout de suite le logement. Coupez l’arrivée de gaz naturel et ne faites aucun geste pouvant provoquer une explosion : ne touchez aucun interrupteur ou disjoncteur, n’appelez pas avec votre téléphone fixe ou mobile à l’intérieur du logement concerné par la fuite. Attendez d’être à l’extérieur pour contacter les secours (112 ou n° Vert Urgence Sécurité Gaz au 0 800 47 33 33).
